Procès en appel d'Air Moorea : la plaie se réouvre pour les victimes du crash

Le procès en appel du crash d'Air Moorea s'est ouvert ce matin. Il prendra fin le 29 novembre. 
Le procès en appel du crash d’Air Moorea s’est ouvert ce matin. En janvier dernier, la compagnie Air Moorea et 6 de ses anciens responsables avaient été condamnés pour homicide involontaire. La justice avait retenu la rupture du câble de gouverne comme cause de l’accident dans lequel 20 personnes avaient péri, le 9 août 2007. Pendant 3 semaines, les prévenus vont contester cette cause.

Ils sont 6 : les anciens responsables de la compagnie aujourd’hui liquidée et Air Moorea, en tant que personne morale, à contester leur condamnation pour homicide involontaire. Ainsi que Guy Yeung, l’ancien directeur de l’aviation civile d’Etat (SEAC), relaxé en première instance : le Parquet avait fait appel. À noter que cette fois-ci, Didier Quémeneur, l’ancien contrôleur de production de la compagnie, est présent au procès. Aujourd’hui employé en Suisse, il était absent en première instance : « Je n’avais pas reçu ma convocation, » a-t-il expliqué au tribunal.

Nous, notre responsabilité, est de démontrer que ce que l’on nous reproche [la rupture du câble de gouverne ndlr] n’a pas pu matériellement ni physiquement se passer. (Me Quinquis)


Avec leurs avocats, ils vont démonter la cause retenue par la justice : la rupture du câble de gouverne, suite à un défaut d’entretien, entraînant le crash du twin otter, le 9 août 2007, faisant 20 morts. « Notre rôle n’est pas de donner la cause de l’accident, explique Me François Quinquis, avocat d’Air Moorea et de Freddy Chanseau. Ça, c’est le Parquet, le ministère public, qui en a la responsabilité. Nous, notre responsabilité, est de démontrer que ce que l’on nous reproche [la rupture du câble de gouverne ndlr] n’a pas pu matériellement ni physiquement se passer. »
 
Le procès s'est ouvert avec l'écoute de l'enregistreur de voix dans le cockpit.

 

Une centaine de parties civiles sont présentes pour cet appel. Les familles des victimes, toutes de blanc vêtues ce matin. 

Le procès s’est ouvert avec l’écoute de l’enregistreur de voix dans le cockpit, le CVR, repêché le 30 août 2007. Le pilote lâche « Ah putain ! », puis s’écoulent 10 secondes de chute avec le retentissement des alarmes, avant l’impact. Une bande sonore glaçante. Une épreuve pour les familles des victimes.

« Quelques jours avant, j’abordais ce procès avec plus de sérénité, explique Nikolaz Fourreau, président de l’association 9-8-7, puisqu’on avait déjà montré en première instance les fautes graves et les manquements. Mais finalement, ce matin, beaucoup de nervosité renaît puisqu’on va retomber sur de la mauvaise foi et surtout les signalements d’incompétence lourds qu’il y avait dans cette compagnie. »

Les familles le savent : ces trois semaines de procès seront éprouvantes pour elles. Les débats doivent se terminer le 29 novembre
Procès d’Air Moorea, la plaie se rouvre pour les victimes du crash