Rugby : la France accueillera la Coupe du monde 2023

Contre toute attente, la France a obtenu l'organisation de la Coupe du monde 2023, mercredi 15 novembre, face à l'Afrique du Sud et à l'Irlande. Un rapport préalable préconisait pourtant d'attribuer la compétition à l'Afrique du Sud.
A la surprise générale, la France a été choisie, mercredi 15 novembre, pour organiser en 2023 la deuxième Coupe du monde de rugby de son histoire après celle de 2007.

Les fédérations et confédérations de World Rugby ont désigné la France, devant l'Afrique du Sud au deuxième tour.

L'Irlande a été éliminée au premier tour. Selon l'Equipe, les dix-huit voix qui sont allées à la France au premier tour proviennent de cinq pays : Ecosse (3), Italie (3), Japon (2), Géorgie (1), Roumanie (1) ; et de quatre confédérations : Afrique (2), Amérique du Sud (2), Europe (2), Asie (1), Océanie (1). Au deuxième tour, les voix de l'Angleterre (2 sur 3), du Canada (1), des Etats-Unis (1) et de l'Amérique du Nord (2) sont allées à la France.

"Je suis fier. Merci à World Rugby qui a fait beaucoup, même s’il y a eu des incompréhension", a réagi Bernard Laporte. "Nous avons un dossier qui a été solide, nous ferons de notre mieux et je peux vous garantir que ce sera une Coupe du monde réussie", a-t-il ajouté. Ce succès a été obtenu en coiffant sur le fil le favori sud-africain et en déjouant tous les pronostics.


L'Afrique du Sud favori


En effet, au départ rien n'était joué. Alors que les personnalités françaises du comité d'organisation clamaient depuis des semaines avoir le meilleur dossier ("Je ne vois pas comment on peut perdre", estimait Sébastien Chabal), ce fut la douche froide le 31 octobre. World Rugby, la fédération internationale de rugby, a en effet recommandé d'attribuer la Coupe du monde 2023 à l'Afrique du Sud, dont le dossier devançait celui de la France et de l'Irlande.

L'Afrique du Sud, qui a déjà organisé la Coupe du monde en 1995, avait ainsi recueilli 78,97% de satisfaction sur un ensemble de critères d'évaluation. Contre 75,88% pour la France et 72,25% pour l'Irlande.

"Ils se moquent de nous, là !"


Ce rapport avait fait vivement réagir le président de la Fédération française de rugby. Bernard Laporte avait alors dénoncé "des anomalies". "Il y a des erreurs manifestes, avait-il expliqué dans une interview au Figaro. Comment World Rugby peut en arriver à dire que les hôtels du pays le plus visité au monde sont moins bien que ceux d’Afrique du Sud ? Comment peut-on affirmer qu’il n’y a pas assez d’hôtels à Saint-Etienne qui, pour mémoire, a accueilli il y a 18 mois des matchs de l’Euro de football. Ils se moquent de nous, là !"

Dans une interview accordée au Midi olympique, le président de la FFR avait eu des mots encore plus durs. "Sur la sécurité, on est au même nombre de points, alors qu'il y a 52 morts par jour en Afrique du Sud. C'est un truc de fou !" s'était emporté l'ancien sélectionneur du XV de France (et ancien ministre).

Des commentaires "erronés"


Les saillies de Bernard Laporte n'avaient pas été du goût de la fédération internationale, qui avait réagi dans un communiqué : "Même si des réactions de déception et de forte émotion peuvent se comprendre, (…) ces commentaires sont à la fois dénués de fondement et erronés", a-t-elle assuré, tout en faisant valoir une "recommandation claire, complète et objective".

A quelques heures du vote, le compte était loin d'être bon pour la France. Selon les estimations de L'Equipe, mercredi 15 novembre, la France ne pouvait compter, avant la décision, que sur 6 votes acquis sur 39, contre 12 pour l'Afrique du Sud et 7 pour l'Irlande.

C'est donc à la surprise générale que la France a décroché un total de 18 voix, contre 13 pour l'Afrique du Sud et 8 pour l'Irlande. Sur le plan comptable, c'est un véritable exploit qu'a réalisé la délégation française. Sans que l'on puisse l'expliquer.


Bonus : son clip folklorique était étrange


Bernard Laporte voulait marquer les esprits et pour y arriver, il avait mis le paquet sur les clichés et le folklore. Avant son discours devant les décideurs du rugby mondial, le 25 septembre, il avait diffusé le film de la candidature française. Ze french touch, le nom de la vidéo de la candidature France 2023, expliquait la notion de "french touch" : "le beau geste, au bon moment". On y voit le chef Guy Savoy, une danseuse du Moulin Rouge ou l'ancien joueur de rugby Sébastien Chabal.




La Coupe du monde se déroulera dans neuf stades :
- Stade de France, à Saint-Denis
- Stade Vélodrome, à Marseille
- Groupama Stadium, à Lyon-Décines
- Stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve-d'Ascq
- Matmut Atlantique, à Bordeaux
- Stade de La Beaujoire à Nantes
- Stadium de Toulouse,
- Allianz Riviera, à Nice
- Stade Geoffroy-Guichard, à Saint-Etienne