Dans une interview accordée au quotidien Libération le 1er août, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, s'est dit "ouvert à une adaptation du pass sanitaire en Outre-mer. [...] La question [du pass sanitaire, ndlr] se posera lorsque l’on mettra fin aux mesures de freinage. Par principe, il y aura un pass sanitaire car il n’y a pas de raison de restreindre les libertés collectives indéfiniment pour ceux qui ont fait le choix de se vacciner."
"La question [du pass sanitaire, ndlr] se posera lorsque l’on mettra fin aux mesures de freinage. Par principe, il y aura un pass sanitaire car il n’y a pas de raison de restreindre les libertés collectives indéfiniment pour ceux qui ont fait le choix de se vacciner."
Très faible taux de vaccination, "lié à notre histoire coloniale"
Déjà en vigueur dans les lieux de culture et de loisirs accueillant plus de 50 personnes, le pass sanitaire doit être étendu aux cafés, bars et restaurants à partir du 9 août sur le territoire national. Alors que les manifestations se multiplient dans l'Hexagone contre l'instauration de ce pass, la situation sanitaire dans les Outre-mer se dégrade, face à un faible taux de vaccination.
16% de la population complètement vaccinée aux Antilles qui reconfinent, 30% à la Réunion, 26% en Polynésie où de nouvelles contraintes sanitaires viennent d'être remises en place, contre 47% dans l'Hexagone. Dans cette interview, le ministre des Outre-mer a reconnu qu' "il y a clairement une résistance à la vaccination, qui peut s’expliquer par des réticences culturelles ou religieuses. C’est aussi lié à notre histoire coloniale où, par le passé, des décisions sanitaires ont parfois été imposées aux habitants de ces territoires. Enfin, beaucoup de fake news circulent. [...] Dès lors que le taux de vaccination en outre-mer reste très bas, même avec un respect des mesures barrières et même si on y vit davantage en extérieur, les populations sont plus exposées au virus qu’ailleurs."
La Martinique, qui connaît l'un des taux d'incidence les plus importants, reconfine. Retour du couvre-feu et des motifs impérieux en Guadeloupe. Confinement partiel et couvre-feu à la Réunion, où les taux d’incidence restent quand même bien plus élevés qu’en Polynésie.
"Une adaptation du pass sanitaire"
Dans les colonnes de Libération, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, évoque la mise en place d'un pass sanitaire Outre-mer : "Je l’ai dit aux élus : je suis ouvert à des recommandations venant du terrain sur une adaptation du pass sanitaire en outre-mer sans remettre en cause son principe même. Adaptation soit sur le calendrier soit sur les lieux concernés. Je rappelle que les outre-mer sont les premiers territoires dans lesquels on a expérimenté de laisser ouverts les restaurants en extérieur. C’est ce qui avait inspiré la réouverture des terrasses dans l’Hexagone."
Le ministre des Outre-mer a également invité "les élus locaux à montrer l'exemple, en se faisant vacciner, mais aussi en disant qu'ils le sont" et appelle "la communauté médicale d'outre-mer à reprendre la parole dans les médias, sur les réseaux sociaux, pour expliquer à quel point ce retard vaccinal produira malheureusement des effets épouvantables sur le système de soins.”
Face à la méfiance, il faut reprendre le chemin de la rationnalité : j’appelle les élus et la communauté médicale d’outre-mer à reprendre la parole pour inciter à la vaccination.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) August 2, 2021
L‘État restera mobilisé à leurs côtés.
Mon interview dans @libe👇https://t.co/yWm7uF13Go
Le Président Edouard Fritch s'y était déjà dit favorable dans les lieux de loisirs et culturels le plus tôt possible.
Ce week-end, 4 autres personnes sont décédées des suites de la Covid-19 en Polynésie.