Cinq affaires d'homicides jugées aux Assises

Le Procureur général a prononcé le premier discours.
Le 14 février s'ouvre la première session d'Assises de l'année, au tribunal de Papeete. Les jurés vont notamment devoir juger cinq affaires d'homicides : des violences sur concubine, violences familiales ou réglements de comptes qui se sont terminés en bain de sang.
Les 14 et 15 février, la première session d'Assises de l'année s'ouvre sur une affaire de jalousie qui a terminé en assassinat avec préméditation. Le prévenu est soupçonné d'avoir volontairement, le 10 décembre 2014 à Tipaerui (Papeete), écrasé l'amant supposé de sa femme. Ivre de colère et d'alcool (2 g/L), il se rend au domicile de la victime et l'écrase contre un mur avec son véhicule, puis la traîne sur 50 m. Le prévenu, âgé de 39 ans, au casier judiciaire vierge et parfaitement inséré socialement, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Les 16 et 17 février, c'est un autre meurtre avec préméditation qui sera jugé. Le prévenu, âgé de 52 ans, est soupçonné d'avoir tué son neveu et voisin sur l'atoll de Niau (Tuamotu). A la suite d'une dispute sur fond d'alcool, l'oncle, connu sur l'atoll pour son addiction à l'alcool, se rend chez la victime pendant sa sieste et lui assène deux coups de hache sur le crâne, avant de rentrer se coucher. Le lendemain, constatant le décès de son neveu, l'homme se rendra chez le maire pour se dénoncer. Il encourt lui aussi la réclusion criminelle à perpétuité.

Les 20 et 21 février, c'est une bagarre qui tourne au drame. Le prévenu, le seul à comparaître libre pour cette session, est soupçonné d'avoir, en mai 2013 à Tautira, asséné un violent coup de poing à la victime, laquelle décèdera après 6 jours de coma. Les deux hommes, fortement alcoolisés au moment des faits, se seraient battus pour un souci d'argent, autour d'une partie de kikiri. Le prévenu, âgé de 23 ans au moment des faits, encourt 15 ans de prison.

Et puis, les 22 et 23 février, il s'agit d'un meurtre en récidive. Le prévenu est soupçonné d'avoir tué son cousin et voisin de cinq coups de marteau, en juin 2015, à Raiatea. La victime avait été retrouvée deux semaines plus tard par les gendarmes, en état de décomposition. Les motifs restent flous : des voix entendues, de la sorcellerie...Les versions du prévenu ont varié. Déjà condamné pour meurtre en 1997, il  souffre d'addiction à l'alcool et aux drogues. Les experts psychiatres notent des troubles psychiatriques graves, un état bipolaire et maniaco-dépressif. Une dangerosité importante au sens psychiatrique qui aurait pu altérer son discernement et  le contrôle de ses actes au moment des faits. Les jurés devront en décider. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Enfin, le 27 février, ce sera une affaire de violence conjugale mortelle. En juin 2015, à Raiatea, le prévenu aurait frappé sa concubine à dix reprises avec un morceau de bois sur tout le corps et l'aurait violé, avant de se rendormir. Au petit matin, la victime se plaint de douleurs. L'homme se lève pour aller lui chercher de l'eau, à son retour, elle est décédée. Ensemble depuis 1 an, le couple était habitué à une consommation excessive de paka et de komo. Le prévenu, au casier judiciaire déjà bien chargé, était connu pour sa violence. Les experts ont noté un risque élevé de récidive. Il encourt 20 ans de prison.

Les jurés devront également juger une affaire de viol sur mineur de moins de 15 ans, qui se déroulera probablement à huis clos, afin de préserver la victime.