Colis postaux de Noël : dans les coulisses du tri

Décembre reste le mois le plus tendu au centre de tri postal, à Faa’a. Avec les fêtes, deux fois plus de colis doivent être traités, le plus rapidement possible. Colis acheminés, mais aussi colis perdus ou colis saisis…Immersion dans les coulisses de Fare Rata.
Commandés d’un simple clic ou envoyés par un proche, les voici fraîchement débarqués de l’avion : 45.000 colis postaux sont triés par les agents du Fare Rata, de Faa’a, rien qu’en ce mois de décembre. C’est deux fois plus que le reste de l’année, à effectif constant.

Les 45 agents ont donc du pain sur la planche : en un temps record, ils doivent orienter les destinations et trier en fonction des contenus, parfois insolites en période de fêtes. Mickaël Dupont, responsable de la taxation des colis se souvient :

"On a parfois reçu des colis avec des animaux morts à l’intérieur, des bouteilles de grands crus datant des années 60, des fromages corses par très jolis et même des œufs de poule !"


24H pour sortir un colis du centre de tri

C’est ici aussi que s’organise la taxation : au-delà des 20.000 F de franchise (frais de port compris) ou dès le premier centilitre pour l’alcool (à raison de 30 Fcp par centilitre). L’alimentaire et le végétal doivent avoir une autorisation phytosanitaire et certains colis suspects ou volumineux sont orientés vers la douane.

95% des colis sortent du centre Fare Rata en moins de 24H, avant d’être aiguillés dans leurs bureaux de poste respectifs, à condition d’avoir suivi quelques conseils.
 

"On a reçu dernièrement de la confiture, mais tous les pots étaient collés les uns aux autres avec un film plastique autour, Ça ne peut pas arriver dans de bonnes conditions en Polynésie, avec l’avion, toutes les mains dans lesquelles ça doit passer sur la chaîne de traitement et les machines qui vont les chambouler de droite à gauche…il faut mettre du papier bulle, il faut renforcer ses colis. L’emballage doit protéger son contenu."

Teihotu Arles, responsable du centre de traitement du courrier.


A l’étage, les rebuts : les colis restés en souffrance, faute de destinataire. Une adresse illisible ou un destinataire inconnu à l’adresse indiquée. Sur cette étagère, ils attendent d’être réclamés ou qu’un indice puisse achever leur acheminement. Faute de réclamation, ils seront distribués aux œuvres sociales au bout d’un an.

L’année dernière, on a distribué tous les vêtements à SOS Villages d’enfants. Là, il y a une batterie en attente. Si personne ne vient la réclamer, on la donnera peut-être à une paroisse, par exemple…

Remuna Sider, responsable du bureau de tri


Le centre Fare Rata, appartenant à la holding OPT, traite ainsi 450.000 colis chaque année, mais aussi les lettres et les recommandés. Un maillon essentiel au fonctionnement du Pays, mais déficitaire.

Le reportage de Lucile Guichet-Tirao et Marcel Bonno:
 
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