Au 3e jour de procès en appel du crash d’Air Moorea, ce jeudi 14 novembre, les débats ont tourné autour des causes possibles de l’accident. La défense rejette la rupture du câble de gouverne. Elle a fait citer des témoins, des experts dans le domaine de l’aéronautique.
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Pour la défense, il s’agit de démonter la rupture du câble de gouverne, comme cause de l’accident, cause retenue par la justice en première instance, l’année dernière.
Pour l’appel, la défense a cité de nouveaux témoins, ce 14 novembre. Pour Bernard Schmitt, spécialiste des trajectoires, la chute de l’avion ne colle pas avec une rupture de câble : "Ce n’est pas un problème matériel : l’avion n’est pas monté suffisamment haut et il n’y a pas de réaction du pilote. Donc, c’est un problème immatériel, qui vient du pilote. Le ‘Ah putain’ est un juron de dépit, il n’y arrive pas", a-t-il résumé à la barre.
Des témoins quelque peu bousculés par la partie civile et l’avocate générale : "Vous n’avez formé aucun pilote et n’avez jamais piloté de twin otter, quelle valeur a votre expertise ?" s’agace Me Thierry Jacquet, un des avocats des parties civiles. Car leurs conclusions contredisent celles de l’experte judiciaire, Claudine Oosterlinck : "On ne peut pas dire que le pilote n’a rien fait : on entend clairement qu’il remet les gaz, le bruit d’une pompe hydraulique (possiblement celle de la sortie des volets). Quant à l’action du trim [le compensateur pouvant rattraper une perte de trajectoire ndlr], il ne fait pas de bruit, donc rien ne peut prouver qu’il l’a actionné, ou pas" résume-t-elle en visio-conférence avec le tribunal.
Quant aux témoins, anciens salariés d’Air Moorea, leurs déclarations ont évolué depuis leurs dépositions, en 2007. Arnaud Santenac, aujourd’hui pilote à Air Tahiti, avait alors déclaré aux enquêteurs : "Nous étions dans des poubelles volantes" Aujourd’hui, à la barre, il tempère : "C’était sous le coup de l’émotion, 3 mois après l’accident. […] Je n’ai aucune idée de ce qui a pu causer cet accident. Tout ce que je peux dire c’est que Michel Santurenne, de ce que j’avais vu, était appliqué et rigoureux"
Son ancien collègue, Eric Sautereau, aujourd’hui opérant sur Air Tahiti Nui, se remémore : "Mon sentiment personnel, juste après l’accident, c’était un problème de câble de gouverne. J’avais d’ailleurs demandé à Freddy Chanseau de suspendre les vols pour vérifier les câbles, c’est la procédure." François Lopez, ancien mécanicien d’Air Moorea aujourd’hui retraité, témoigne du manque de moyens : "Nous étions 4 mécaniciens pour 15 appareils"
Demain, vendredi 15 novembre, le tribunal examinera les éventuelles défaillances médicales du pilote. Tous les scénarii doivent être passés en revue.
Pour l’appel, la défense a cité de nouveaux témoins, ce 14 novembre. Pour Bernard Schmitt, spécialiste des trajectoires, la chute de l’avion ne colle pas avec une rupture de câble : "Ce n’est pas un problème matériel : l’avion n’est pas monté suffisamment haut et il n’y a pas de réaction du pilote. Donc, c’est un problème immatériel, qui vient du pilote. Le ‘Ah putain’ est un juron de dépit, il n’y arrive pas", a-t-il résumé à la barre.
Des témoins quelque peu bousculés par la partie civile et l’avocate générale : "Vous n’avez formé aucun pilote et n’avez jamais piloté de twin otter, quelle valeur a votre expertise ?" s’agace Me Thierry Jacquet, un des avocats des parties civiles. Car leurs conclusions contredisent celles de l’experte judiciaire, Claudine Oosterlinck : "On ne peut pas dire que le pilote n’a rien fait : on entend clairement qu’il remet les gaz, le bruit d’une pompe hydraulique (possiblement celle de la sortie des volets). Quant à l’action du trim [le compensateur pouvant rattraper une perte de trajectoire ndlr], il ne fait pas de bruit, donc rien ne peut prouver qu’il l’a actionné, ou pas" résume-t-elle en visio-conférence avec le tribunal.
Quant aux témoins, anciens salariés d’Air Moorea, leurs déclarations ont évolué depuis leurs dépositions, en 2007. Arnaud Santenac, aujourd’hui pilote à Air Tahiti, avait alors déclaré aux enquêteurs : "Nous étions dans des poubelles volantes" Aujourd’hui, à la barre, il tempère : "C’était sous le coup de l’émotion, 3 mois après l’accident. […] Je n’ai aucune idée de ce qui a pu causer cet accident. Tout ce que je peux dire c’est que Michel Santurenne, de ce que j’avais vu, était appliqué et rigoureux"
Son ancien collègue, Eric Sautereau, aujourd’hui opérant sur Air Tahiti Nui, se remémore : "Mon sentiment personnel, juste après l’accident, c’était un problème de câble de gouverne. J’avais d’ailleurs demandé à Freddy Chanseau de suspendre les vols pour vérifier les câbles, c’est la procédure." François Lopez, ancien mécanicien d’Air Moorea aujourd’hui retraité, témoigne du manque de moyens : "Nous étions 4 mécaniciens pour 15 appareils"
Demain, vendredi 15 novembre, le tribunal examinera les éventuelles défaillances médicales du pilote. Tous les scénarii doivent être passés en revue.