Des actions " coup de poing " pour lutter contre le sida

En 2021, le centre des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier suit 154 patients. Si en 2020, un seul cas a été détecté, cette année, le compteur est à 14. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'année 2020 a été une année particulière qui a pu dissuader certains de se faire dépister. En outre, tous les moyens actuels de la santé sont orientés vers la lutte contre le covid-19, au détriment des autres infections, ce qui rend la comparaison avec les années précédentes compliquée. 

Peut-on tout de même parler de relâchement dans les pratiques sexuelles ? Lundi 29 novembre, interrogé dans le journal radio de Polynésie la 1ère, le docteur Lam N'Guyen, responsable du centre des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier, a indiqué que " Le VIH [ était ] un mauvais indicateur pour le comportement sexuel. On regarde plutôt les données concernant les autres infections sexuellement transmissibles et là on voit que les incidences restent élevées ". Le problème c'est qu'il n'y a pas de déclaration obligatoire à effectuer pour ces autres infections donc il est difficile d’avoir une vision globale et juste de la situation. C'est donc avec les données des laboratoires que les médecins ont une tendance sur les pratiques à risque.

Dans un communiqué, la Direction de la Santé indique que le centre des maladies infectieuses et tropicales fait les constats suivants :

• 32,5% des personnes ayant des partenaires multiples utilisent peu ou pas de préservatif ;

• Les personnes qui se sont exposées aux risques de contracter une infection sexuellement transmissible tardent à aller consulter ;

• Les personnes porteuses du VIH augmentent les risques de surinfections des autres IST.

La pandémie impacte fortement la prise en charge des patients VIH et la prévention est difficile à mettre en place. Au point que la prévention effectuée habituellement auprès des prostituées a été délaissée. Pour le doteur Lam N'Guyen, " Dans la tête des gens les IST (les Infections sexuellement transmissibles), ne sont pas des problèmes prioritaires, actuellement. Tout le monde est polarisé sur la covid-19 et je crains que le pass sanitaire qui va être appliqué à partir du 1er décembre ne complique un petit peu l’accès à la prévention, puisque pour se rendre dans les hôpitaux et les cliniques il va falloir d’être doté de pass sanitaire ".

Cette année, la Direction de la santé en partenariat avec l’association de lutte contre le Sida (ACS) organise des opérations " coup de poing " dans les grandes surfaces et les bars à Tahiti et dans les îles (voir encadré).