Ebola : Les Etats-Unis veulent renforcer le contrôle des voyageurs

Les Etats-Unis vont annoncer dans les prochains jours de nouvelles mesures de contrôle des passagers internationaux pour limiter le risque que des personnes infectées puissent entrer sur le sol américain, ont indiqué mardi les autorités sanitaires.
"Comme le président (Obama) l'a dit hier nous examinons systématiquement ce que nous pouvons faire de plus pour assurer la sûreté des Américains et dans les prochains jours nous allons annoncer des mesures supplémentaires", a déclaré le directeur des Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Dr Tom Frieden lors d'une conférence de presse.
Depuis l'identification au Texas il y a une semaine du premier cas d'Ebola aux Etats-Unis et hors d'Afrique, un Libérien arrivé du Liberia le 20 septembre sans symptôme, des voix se sont élevées au Congrès et ailleurs dans le pays pour renforcer les contrôles.
M. Obama avait indiqué lundi sans autre précision que de nouveaux protocoles étaient à l'étude aux aéroports à la fois au départ en Afrique de l'Ouest et à l'arrivée aux Etats-Unis.

"Mesures encore plus strictes"

"Ce que nous pouvons faire c'est travailler avec les services des douanes, de la protection des frontières et de la Sécurité intérieure (Home Land Security) pour identifier les personnes qui arrivent aux Etats-Unis y compris par des vols indirects et déterminer leur aéroport d'arrivée", a-t-il dit.
Le sénateur démocrate de New York, Charles Schumer, a indiqué mardi après une conversation avec le Dr Frieden, que les Etats-Unis allaient mettre en place "des mesures encore plus strictes" que celles évoquées par le président Obama la veille. Le sénateur a aussi affirmé que les CDC allaient "probablement suivre certaines de ses recommandations."
Le sénateur avait notamment demandé que l'on prenne la température des passagers en provenance de pays où Ebola fait rage à leur arrivée aux Etats-Unis.

36 000 personnes testées aux aéroports africains

Il avait pressé le département de la Sécurité intérieure de créer une banque de données des passagers venant d'Afrique de l'Ouest directement ou avec escale, à laquelle tous les hôpitaux américains aient accès.
Comme le président Obama, le Dr Frieden a rejeté une interdiction des vols vers et depuis les pays d'Afrique affectés, comme le demandent certains élus car, selon lui, cela aggraverait la crise sanitaire en réduisant leurs capacités pour lutter contre l'épidémie.
Il a noté que la moitié des compagnies aériennes ont cessé leur services vers ces pays depuis le début de l'épidémie.
M. Frieden a aussi souligné le travail déjà effectué par les CDC dans les trois nations les plus touchées par Ebola (Liberia, Sierra Leone et Guinée) à la demande de leur gouvernement. Les CDC ont formé du personnel dans les aéroports qui soumettent un questionnaire et prennent la température de chaque passager.
Au cours des deux derniers mois, environ 36 000 personnes ont ainsi fait l'objet de ces vérifications dont seule une petite proportion se rendait aux Etats-Unis.
Sur ces 36 000, seules 77 personnes avaient de la fièvre ou d'autres symptômes suspects, a précisé le Dr Frieden, soit un voyageur sur 500 mais "aucun n'avait Ebola" et la plupart souffrait du paludisme.

Le malade libérien traité expérimentalement
          
Le Dr Frieden a aussi indiqué qu'à Dallas, aucune des 48 personnes ayant approché directement ou indirectement le malade, dont dix ayant eu de proches contacts ne présentaient aucun symptôme. Ils continueront à faire l'objet d'un contrôle quotidien jusqu'au 19 octobre.
L'état du Libérien hospitalisé au Texas (sud) s'est légèrement amélioré, notamment ses fonctions hépatiques, mais reste très grave et stationnaire, a indiqué mardi l'hôpital dans un communiqué. Il est soigné depuis samedi avec un traitement expérimental.