Lors de sa rencontre avec la Ministre des Outre-mer, Edouard Fritch, accompagné des trois députés polynésiens, Maina Sage, Jean-Paul Tuaiva et Jonas Tahuaitu, a abordé notamment les dotations globales de fonctionnement, le Contrat de projets et la défiscalisation.
Pierre Emmanuel GAROT d'après communiqué •
« Nous avons évoqué le budget car nous entrons dans des discussions budgétaires tant en métropole qu’à Tahiti », a indiqué le président Fritch au sortir de l’entretien d’une heure trente.
Au cours de celui-ci, il a rappelé à Madame Pau-Langevin « l’importance pour nous que la DGA ne subisse pas de restrictions. C’est important, parce que c’est symbolique ».
Les discussions ont porté, de surcroît, sur le Contrat de projets dont Edouard Fritch considère qu’il « fonctionne très bien. Nous travaillons bien avec les services de l’Etat. Nous allons même, peut-être un peu trop vite, contrairement à ce qui s’est passé au contrat de projet numéro 1. J’ai surtout attiré l’attention de la ministre sur l’intérêt, maintenant, de construire rapidement le pôle de santé mentale de la Polynésie française ».
Edouard Fritch et les trois députés polynésiens reçus par George Pau Langevin
Aux yeux du président de la Polynésie française, le Contrat de projets est « une contribution importante de l’Etat dans les investissements du Pays. Nous avons choisi des secteurs qui touchent le social, le développement ». Il s’agit de constructions de structures telles que le pôle de santé mentale ou encore de logements sociaux destinés à des populations en difficulté, ou encore de projets sur l’éducation. « Et c’est dans le cadre de ce partenariat avec l’Etat, que nous gérons ensemble ces crédits », a-t-il souligné.
Interrogé sur l’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée de la Polynésie française, Edouard Fritch a précisé que cette question n’avait pas du tout été évoquée avec la ministre des Outre-mer : « Actuellement, il n’y a pas de raisons d’en parler. Comme vous le savez l’Assemblée continue à travailler. J’ai expliqué à la ministre qu’effectivement je déploie des efforts pour que nous puissions asseoir une majorité gouvernementale à l’Assemblée de la Polynésie. Nous passons de 24 à 26 représentants aujourd’hui. Et je ne perds pas espoir que d’ici le vote du budget nous atteignons les 29 requis.
J’ai demandé aux deux ministres de s’activer lors de leur retour à l’Assemblée pour sensibiliser leurs collègues afin que nous puissions nous renforcer un peu plus ».
A la veille de la réunion du comité de suivi sur les essais nucléaires, à laquelle il doit assister mardi matin à Paris, le président de la Polynésie française a souligné que cette réunion était « attendue parce que les Polynésiens souhaitent que les choses avancent sur ce dossier sensible des essais nucléaires et en particulier sur le volet sanitaire ».
Il a dit en avoir parlé à George Pau-Langevin « car l’article 4 alinéa 2 nous préoccupe énormément. Nous redoutons que l’Etat qui a reconnu les faits ne contribue pas à la résolution de ce problème. Monsieur Le Drian en son temps a fait beaucoup d’efforts sur la liste des maladies et l’élargissement de la zone contaminée, aujourd’hui ce qui est réclamé c’est un aménagement de l’article 4 de façon à ce que le gens qui ont travaillé à Moruroa, les gens qui ont été exposés, puissent être dédommagés sans que l’on vienne leur gratter la peau pour savoir si le cancer vient de là ou pas. Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui on ait encore des questions à poser sur l’origine des cancers de ceux qui ont travaillé dix ans, vingt ans à Moruroa. C’est ce que je dirai demain mardi au ministre. Nous serons plusieurs puisque nos amis de Moruroa e Tatou seront là. J’ai cru comprendre que Marisol Touraine est sensibilisée aux attentes des Polynésiens aujourd’hui ».