Edouard Fritch exclu du Tahoeraa

Le président  Edouard Fritch a été exclu de son propre parti, au cours d'un conseil politique qui s'est tenu hier soir chez Gaston Flosse
Les relations entre Gaston Flosse et Edouard Fritch n'ont pas cessé de se dégrader depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier, en septembre 2014. Il avait pris la succession de Gaston Flosse, condamné à trois ans d'inéligibilité dans une affaire d'emplois fictifs.
             
Gaston Flosse, 84 ans, avait pourtant désigné à plusieurs reprises Edouard Fritch comme son successeur naturel. Son ex-gendre avait été plusieurs fois ministre, puis vice-président, dans ses différents gouvernements.
             
M. Fritch était jusqu'à mardi le président délégué du Tahoeraa Huiraatira, parti présidé par Gaston Flosse depuis sa création. M. Fritch n'a pas souhaité réagir "à chaud" à cette éviction. Cette décision doit encore être entérinée vendredi au grand conseil du Tahoeraa Huiraatira.
             
Depuis que le parti, vainqueur de toutes les élections récentes, s'est scindé entre pro-Flosse et pro-Fritch, le gouvernement Fritch ne dispose plus de la majorité à l'Assemblée de la Polynésie française, même s'il est désormais soutenu par un autre parti autonomiste.
             
Gaston Flosse dispose, lui, du groupe le plus important à l'Assemblée, et le président de cette institution, Marcel Tuihani, est l'un de ses fidèles soutiens. L'Assemblée vient d'ailleurs de créer une commission d'enquête sur certaines réformes du gouvernement, appuyée par les autonomistes pro-Flosse et par le parti indépendantiste de son adversaire historique, Oscar Temaru.
             
La plupart des dissidents pro-Fritch ont déjà été exclus du Tahoeraa. De son côté, Edouard Fritch a déposé un recours pour "constater l'incapacité de Gaston Flosse à occuper la présidence" de son parti, en raison de la perte de ses droits civiques, civils et de famille, et de ses "décisions arbitraires".
              
Interrogée la semaine dernière sur la situation en Polynésie en prévision du prochain budget de la collectivité à adopter d'ici la fin de l'année, la ministre des Outre-mer avait estimé que s'il y avait "blocage" des institutions "il faudrait bien qu'il se passe quelque chose". "Mais on n'en est pas là", avait-elle insisté.
             
Le cadre institutionnel de la Polynésie française prévoit que l'Assemblée polynésienne peut être dissoute par décret du président de la République à la demande du gouvernement local. A l'inverse, le gouvernement local peut être renversé par une motion de défiance de l'Assemblée.
             
Source : AFP