La commune de Faa'a toujours à la recherche d'un plan pour ses déchets

Deux jours après l'incendie de la décharge municipale de Saint Hilaire, les habitants de Faa'a sont partagés. Certains demandent au maire Oscar Temaru de fermer définitivement les lieux, d'autres préfèrent le statu-quo. La commune, elle, n'a toujours pas de plan à présenter.
Angela habite le quartier Saint Hilaire à Faa'a. Quand elle a senti l'odeur de brûlé, hélas familière, samedi matin, elle savait que la décharge avait à nouveau pris feu. "Ben le fameux matin j'ai vu la fumée j'ai pensé, ça doit être le gros tas d'ordure qu'il y a là haut (...). J'ai une petite mo'otua de 5 ans, elle est sortie de sa voiture, elle a dit : mamie c'est quoi cette odeur ? " raconte Angela, qui a déjà connu l'incendie de la décharge en 2016.

Cette grand-mère fait partie des habitants de Faa'a qui exigent la fermeture de la décharge, même si comme beaucoup, elle ne souhaite pas payer pour le ramassage des ordures.
 

"Ah faut fermer, c'est automatique c'est même pas la peine de réfléchir (...) parce que là ça va pas du tout, monsieur le tavana. Le soir, on reçoit en plus dans les narines, dans la gorge. Les taote ils vont être riches dans quelques temps."

Angela, une habitante du quartier Saint Hilaire à Faa'a


D'autres habitants trouvent pratique de pouvoir jeter gratuitement leurs ordures dans cette décharge sauvage, peu contrôlée.

Pour le premier adjoint au maire, Robert Maker, pas de doute, il faut bien fermer ce dépotoir. Le problème c'est que seize ans après l'entrée en vigueur du statut de la Polynésie française, qui transfère aux communes la gestion des déchets, la ville n'a toujours pas de plan précis pour ses ordures. Faa'a produit 35 000 tonnes de déchets par an, et en est toujours au stade des projets. 
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En attendant, la commune demande le soutien financier du pays, au motif qu'elle n'a jamais demandé à disposer de cette compétence.
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Le dernier incendie de la décharge municipale de Saint Hilaire remonte à novembre 2016. Dans son rapport de juin 2018, la Chambre territoriale des comptes préconisait de fermer le site, en raison notamment du non-respect des normes environnementales et de l'absence d'autorisation des propriétaires du terrain. Une action en justice est actuellement en cours.

Le reportage de Melissa Chongue et Heidi Yieng Kow
 
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