Festival Polynesia : une première soirée surprenante et envoûtante

Première soirée du Festival polynesia : Halau na Kipuupuu
Lundi 12 septembre, les Tahitiens et les Hawaiiens sont tour à tour montés sur la scène du Grand Théâtre, pour partager leur culture avec un public enchanté. Un moment riche en émotions et découvertes.
Au programme, les lauréats en Hura ava tau du Heiva 2016, "Tahiti ia Ruru-tu noa", et le groupe hawaiien "Halau Na Kipu’upu’u". Cette troupe hawaiienne connait un énorme succès dans son pays, à tel point que la mairie de Honolulu a décidé de lui offrir un tour des îles de Hawaii afin de s’y produire. La maison de la culture a, elle aussi, l’honneur de les accueillir.

Le voyage dans le triangle polynésien

Ce sont les danseurs de Tahiti Ia Ruru-tu noa qui se sont lancés sur scène. Menée par Olivier Lenoir, la troupe a choisi de mettre à nouveau en scène le thème présenté au Heiva : la légende de Hiro, de ses frères et de Tanemanu.

Connu dans les histoires polynésiennes, parfois dieu, demi-dieu ou encore héros, Hiro a presque fait le tour des îles du triangle polynésien. Un thème en phase avec l’esprit du festival Polynesia, puisque durant une semaine les pays des pointes du triangle vont être rassemblés pour partager et échanger leur culture.

Avec leur costume blanc jaune rouge, rappelant l’oiseau, ou leur "more", les danseuses et les danseurs de la troupe ont enchanté le public. Durant une heure, Tahiti ia Ruru-tu noa a fait trembler les planches du grand théâtre. « Si je suis venue ce soir, c’est pour eux, confie Vatiti, originaire des Australes. Ils sont de Rurutu comme moi ». La sexagénaire a adoré le groupe tahitien, mais elle a aussi beaucoup été surprise par la troupe hawaiienne. « Ca change. S’il y a des choses similaires, dans la danse, c’est un tout autre langage ».
Tahiti Ia ruru-tu noa

Raconter l’histoire des îles


Si la majorité des spectateurs s’attendaient à voir du "hula", ils ont été enchantés de découvrir le "kahiko" : une danse plus traditionnelle et moins populaire. Après un Aloha de la troupe, auquel le public a aisément répondu, les artistes hawaiiens ont montré ce qu’ils savaient faire.*

Leurs costumes, magnifiques, ont été réalisés par les danseurs eux-mêmes, à partir de plantes naturelles des îles de Hawaii. Les pahu ont été élaborés sur des années, trois ans pour certains.

Ils ont choisi de raconter l’histoire de Hawaii et Kamehameha, cette histoire du peuple polynésien quittant Raiatea pour les îles hawaiiennes. « Ce groupe raconte l’histoire des îles. C’est une troupe traditionnelle, pas moderne, on le sent. Leur kahiko ancien est magnifique », explique Jean-Yves, fin connaisseur de Hawaii pour y avoir vécu et pratiqué la langue, mais aussi et surtout descendant de la famille Kamehameha.
Le groupe Halau na kipuupuu au festival Polynesia

Renouer les liens


C’est le mélange de culture qu'ont apprécié les spectateurs « Tahitiens, puis Hawaiiens, plus tard, on aura les Marquisiens avec les Pascuans… Bientôt on aura peut être aussi les îles Tonga ou autres. On a commencé à renouer le lien » esplique Vaiti.

Si l’instant fut mémorable pour les spectateurs, il le fut aussi pour les artistes hawaiiens. « C’est extraordinaire d’être ici, d’être sur cette terre, cette patrie où tout a commencé ! », explique, encore essoufflée du show, Hiva Hiva, 34 ans. La jeune femme est danseuse dans la troupe Halau Na Kipu’upu’u.

Une première soirée surprenante et envoutante