Glyphosate : le débat relancé par la condamnation de Monsanto

Le géant Monsanto a été condamné à verser 289 millions de dollars à un jardinier qui accusait un pesticide contenant du glyphosate d'être responsable de son cancer. Pour le ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot, la justice américaine montre la voie.
Le ministre de l'Écologie s'est réjoui de la condamnation de Monsanto face à un jardinier américain. Beaucoup souhaitent que cette décision accélère le processus d'interdiction du glyphosate en France.
 

Accélérer l'interdiction du glyphosate ?

En effet, le gouvernement s'est engagé à interdire le glyphosate en 2021, avec malgré tout des dérogations, sans en passer par la loi. L'Europe, elle, l'autorise jusqu'en 2023 et l'interdiction est renouvelable. Pour le gouvernement, l'interdiction ne peut pas être immédiate, deux tiers des agriculteurs l'utilisent au quotidien. Ségolène Royal, elle, souhaite inscrire l'interdiction dans la loi pour plus de garanties. Si Nicolas Hulot entend s'appuyer sur la décision américaine, ceux qui souhaitent qu'il aille plus vite y voient une bonne raison d'augmenter la pression. 
 

Le Roundup, l'herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto, est-il vraiment nocif pour notre santé ?

Le glyphosate, principe actif du Roundup est au coeur d'une bataille industrielle et scientifique depuis plusieurs années. La dangerosité de l'herbicide est-elle avérée ? En 2015, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe le glyphosate parmi les produits potentiellement cancérogènes. L'année suivante, une autre agence de l'ONU juge "improbable que le glyphosate présente un risque pour la santé".

Le glyphosate est très efficace. Pas cher et redoutable, l'herbicide est devenu indispensable. 8 000 tonnes sont utilisées chaque année en France. Pour beaucoup d'agriculteurs, cet herbicide est un gage de productivité. " Si demain le coût de désherbage devient prohibitif parce que le glyphosate n'est pas autorisé, on va perdre certaines cultures ", estime Christian Durlin, un agriculteur et administrateur au sein de la FNSEA. Aux États-Unis, 4 000 procédures liées au glyphosate pourraient aboutir sur un procès.
 

Et en Polynésie française ?

Le 12 mars dernier, l’assemblée de la Polynésie française a adopté un amendement à la loi du Pays sur l’agriculture biologique visant à exonérer les produits phytosanitaires bio de droits et de taxes.

Le gouvernement souhaite aussi réduire la liste des pesticides chimiques autorisés et notamment le glyphosate, classé cancérogène probable.
 
Glyphosphate, le débat relancé par la condamnation de Monsato