Heiva 2014 : une soirée d'ouverture forte en émotion

Hier soir, le concours du Heiva i Tahiti s’est ouvert sur la place To’ata. Les premiers groupes de danses et de chants ont fait leur entrée sur scène… 
« Le Heiva, c’est raconter au présent notre passé et façonner notre futur en construction». Ce sont avec ces mots que Geffry Salmon, le ministre du tourisme, a ouvert cette édition 2014. Devant le micro, perché sur la tribune dédiée aux musiciens des groupes, le politique a fait bref. Le public retiendra surtout, son aparté sur un futur projet du gouvernement concernant le Heiva i Tahiti mais dont les détails n’ont pas été révélés. Une fois la politique sortie de scène, place « à la magie du Heiva »… En prélude du spectacle, le public a été honoré du traditionnel Rahiri. Initié en 1997 par les jurys, le Rahiri s’inspire d’une cérémonie prélude à tout jeu d’un Heiva des temps anciens. Une coutume depuis adoptée par les organisateurs. C’est donc un a un que les neuf membres du jury ont traversé la scène pour rejoindre les chefs de groupe des formations en concours, assis en cercle au milieu de To’ata. Chacun, tour à tour, jurys comme chefs de groupes, ont déposé une feuille de bananier sur la scène, devant le public. A partir de cet instant, le respect avant, pendant et surtout après l’annonce des résultats, est de mise de chaque côté des parties…
Heiva 2014, soirée d'ouverture le 3 juillet 2014
 

La naissance d’un groupe

 
C’est le tout nouveau né, Toahiva, qui a ouvert ce Heiva i Tahiti 2014. Ce groupe amateur, l’un des favoris du concours en catégorie Hura ava tau selon certain spécialiste du milieu, a été spécialement formé pour ce Heiva. A l’initiative du groupe, Moumoune, la petite fille de Mamie Louise, une figure de la danse tahitienne. Leur thème : Te Faufa’a Rahi o Te Niu o te Ori ou L’importance des bases de la danse. Sur le rythme effréné des toeres, les jeunes danseurs de la troupe ont donc raconté au public, l’histoire de cette danseuse, devenue chef de groupe, qui, suite à un échec cuisant lors de son premier Heiva, se remémore les bases la danse. Après un travail assidus, elle est enfin prête pour se produire avec sa troupe… Une métamorphose à laquelle le public de To’ata a assisté avec attention. 
La troupe Toahiva au Heiva 2014
Avant de se laisser bercer par la légende de Taruia racontée à l’unisson par le groupe de chant Vaihoataua. En catégorie Tarava Raromatai, ce chœur a enivré les oreilles des auditeurs durant une trentraine de minutes.
Le groupe de chants Vaihoataua au Heiva 2014, 03 07 2014

L’ émotion à To’ata

 
L’arrivée du groupe très attendu, en catégorie Hura Tau, Pupu Tuhaa Pae a quelque peu secoué les spectateurs, venus nombreux assister à cette première. Dans les gradins, des fans du groupes originaire des Australes acclament leurs « chouchous ». Des ovations qui ne cesseront du début jusqu’à la fin de la prestation. Reconnue pour leur sincérité et leur générosité, Pupu Tuhaa Pae ont, cette année, semble t-il, mis la « barre haute ». Encore émerveillé par la prestation et les costumes des danseurs, l’un des spectacteurs a même tenu, à la fin du spectacle, à se faufiler dans les coulisses pour aller féliciter les artistes. Monté sur To’ata avec un thème du même nom, Tarei de Tururaoroitera’i à To’ata, le groupe d’Arsène Hatitio a fait forte impression malgré quelques problèmes de costumes et de sons. Des petites erreurs qui n’ont pas empêché les danseurs de vivre pleinement leur spectacle. A la fin, certains d’entre eux sont sortis de scènes, les larmes aux yeux… L’émotion était bien là, hier soir, à To’ata. Un signe de bonne augure pour la suite du Heiva ?
Danseuse de la troupe Pupu Tuhaa Pae au Heiva 2014

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