Ce lundi 4 janvier marque la journée mondiale du braille, cet alphabet tactile qui permet aux aveugles et mal-voyants de lire grâce au toucher. Arrivé dans les années 80 en Polynésie, cela a considérablement amélioré leur accession à l'éducation. Même si le chemin est encore parsemé d'embûches.
C'est une sortie banale dans les rues de Papeete qui se transforme en parcours du combattant, pour Diego Tetihia, non-voyant. "Il n'y a rien pour nous dire qu'on est sur le passage piéton ou pas", confie-t'il. Faute d'équipement adapté, impossible pour lui de sortir seul. Diego doit être accompagné en permanence. "Si je compare à ceux qui sont en France, ils sont très autonomes, ils marchent tout seul avec leur canne dans la rue parce qu'ils ont des passages piétons avec les marquages de ruban. Sans ça, on ne sait pas où on est".
A l'entrée de ce bâtiment public récent se trouve une indication précieuse pour Diego. Une bande de repérage encore bien trop rare. "Ca sert pour prévenir aux personnes aveugles qu'elles sont sur l'escalier, soit ils descendent soit l'inverse", explique Diego. Cette bande de repérage rappelle le code du braille, cet alphabet de 40 lettres constitués de points qui permettent aux mal-voyants de lire grâce au toucher.
Henriette Kamia, présidente de l'association Huma Mero, a emmené la méthode en Polynésie il y a bientôt 40 ans. Cela a considérablement amélioré l'accès à l'éducation des non-voyants. "Ceux qui sont à l'école mais souvent les déficients visuels que la CPS a répertorié, ce sont des personnes qui sont adultes", explique Henriette Kamia, qui a été élevée au grade d'officier de la légion d'honneur le 1er janvier dernier.