Journée mondiale du braille : rencontre avec des musiciens qui jouent au toucher et à l'oreille

De gauche à droite : Tataraina Teriietia, Rodrigue Teriitevaearai et Rainui Poursin.

Le 4 janvier marque la journée mondiale du braille, cet alphabet tactile qui permet aux personnes aveugles et mal-voyantes de lire. Rencontre avec un groupe atypique. Ils sont mal-voyants et jouent au toucher et à l'oreille. Ils espèrent être reconnus comme musiciens à part entière.

C’est l’histoire d’un live fait maison, organisé sur un coin de terrasse par un groupe d’amis réunis par la passion de la musique. Autre point commun : leur cécité. Avec Rodrigue Teriitevaearai au clavier, Rainui Poursin à la flûte traversière et Tataraina Teriietia au chant, ils offrent ce dimanche un concert de 30 minutes sur les réseaux sociaux.

Rodrigue a commencé le clavier à cinq ans, en jouant avec ses amis dans la cour, puis il a continué avec sa famille.

"On joue surtout pour le plaisir, mais si des gens ont besoin de nous pour animer quelque part, on est très très partants."


Le toucher a remplacé leur vue. Avec ses mains, Rainui s’assure régulièrement de la bonne distance du micro. Et avec une facilité déconcertante, passe de l’encombrant djembé à la légère flûte. "Ça nous permet de nous faire connaître en tant que non-voyants-musiciens-chanteurs. (...) On joue surtout pour le plaisir, mais si des gens ont besoin de nous pour animer quelque part, on est très très partants."

Pas vraiment de nom de groupe pour le moment, mais la toute jeune association Ai mata no Porinetia- œuvre à son inclusion sociale et professionnelle.


Tataraina Teriietia, la seule voyante du groupe, est aussi la seule à utiliser un pupitre. Au sein de l'association, elle est chargée de l'inclusion sociale et professionnelle : "On essaie de les sortir de leur quotidien. La plupart des personnes en situation de handicap restent à la maison, ne font pas grand chose...[...] On partage cette passion et on promeut le fait que ce n'est pas parce qu'on est en situation de handicap qu'on n'est pas capable de jouer un instrument par exemple."

Cette courte représentation leur laisse espérer être propulsés au rang des groupes locaux reconnus.

 

Pour revoir le concert, rendez-vous sur Facebook : E-amui