Ken Carlter en toute intimité...

Auteur, chanteur, compositeur du fenua, Ken Carlter vit aujourd'hui pleinement de sa musique. A l'approche de son dernier concert sur le territoire, avant de s'envoler pour une tournée en France, il se confie à Polynésie 1ère.
Ken, combien as-tu réalisé d’albums ? Viens-tu de sortir un nouvel album ? Peux-tu nous en dire plus ?
Depuis le début de ma carrière, je n'ai sorti que des singles. Cette année, je sors mon 1er album : Tahitian Boy. Il est sorti en janvier 2014. C'est un album orienté pop de 10 chansons et 8 bonus (versions longues ou autres). Comme son nom l'indique, c'est un album qui me ressemble. Je l'ai en majorité composé, écris et j'ai inclus des sonorités polynésiennes sur certaines chansons. J'ai eu la chance de collaborer aussi avec des grands noms entre Paris et Los Angeles comme le compositeur Nicolas Neidhardt (Jenifer, M.Pokora), Tim Pierce, guitariste de Michael Jackson, Madonna, et Gavin Lurssen (3 Grammy awards du meilleur mastering). Il y a 3 titres inédits avec mon groupe ManaPacific. 

Peux-tu nous parler de ton groupe « Manapacific »? Pourquoi ce nom ? Depuis quand existe-t-il ? Comment et pourquoi l’avez-vous créé ? Qui le compose ?
ManaPacific est né du rêve de réunir des artistes du Pacifique autour de la musique, comme ont pu faire les Antillais à l'époque avec Kassav ou La Compagnie Créôle. Je connaissais déjà le talent de Tea et Tiki Love. Je leur ai demandé de me rejoindre pour former ce groupe. Il a été créé en été 2013. On l'a appelé Manapacific car le Mana signifie en tahitien, la force, l'énergie positive. Cette énergie positive nous unit et nous voulons la transmettre au public. Le mot Pacific car Tiki Love nous vient de Wallis-et-Futuna, Tea et moi-même de Tahiti.

Qu’est-ce qui t’a amené à la musique ? Parle nous davantage de toi, de ton parcours professionnel et ton parcours musical ? Comment as-tu réussi à percer ? Quel est ton meilleur souvenir ? As-tu fait d’autres métiers dans la vie ?
La musique, c'est quelque chose que j'ai en moi depuis petit. Quand tu grandis à Tahiti, tu grandis au milieu de la musique et la danse. Et comme j'ai baigné dans 2 cultures et familles totalement différentes du fait d'être "demi" (père métropolitain, mère polynésienne), j'ai très vite eu envie d'écrire et de m'exprimer à travers des chansons. J'ai commencé en formant le groupe Metyss Tahiti avec 2 amis au lycée de Taravao puis à l'Université de Polynésie Française. En 2004, notre 1er single enregistré dans notre chambre d'étudiant (Trop Belle Pour Moi), est passé sur les ondes. C'est à ce moment là, que la chanson a été une révélation. Il fallait travailler, à côté, avec des jobs à mi temps (bagagiste au Sheraton Hôtel Tahiti) et j'ai passé ma licence de géographie. Puis je suis parti en France et c'est là que j'ai enregistré dans un vrai studio, Aktion, le même où sont passé d'illustres artistes.J'ai enregistré Hot Summer qui a lancé ma carrière solo en 2011. La chanson a cartonné dans le Pacifique, en radio, clubs, et dans les Tamure Marathons. Le titre est aussi passé sur certaines radios de France. En attendant que ça marche, j'ai été mannequin et j'ai travaillé dans la vente dans le prêt à porter. Maintenant, je me consacre totalement à la musique et fait en sorte que ma passion soit mon métier.


Quels sont tes thèmes de prédilection lorsque tu écris une chanson, tes inspirations musicales ?
Les musiques de film de Hans Zimmer m'inspirent beaucoup. J'adore le cinéma, et chaque chanson est imaginée comme un film, une histoire. Je suis très influencé aussi par Tahiti, car j'ai été façonné ici en quelque sorte. J'imagine souvent mes chansons avec de la danse polynésienne. Par exemple, dans Hot Summer, on me voit faire du Paoti et du Afata dans le clip. C'est souvent rythmé, pour pouvoir danser. Il y a beaucoup d'amour, de la nostalgie dans certaines mélodies et du fun afin de s'évader, car j'ai toujours été ce tahitien qui souhaitait s'évader et découvrir le monde. Grâce aux voyages, je suis inspiré par beaucoup d'autres sujets. Pour la suite, je compte diversifier mon écriture, peut-être vers plus d'engagements. J'adore Ben Harper, car il sait mêler engagements, textes, mais aussi beauté musicale et amour. C'est un poète, comme Bobby Holcomb l'était aussi. Par contre je ne deviendrai pas un chanteur politique, la politique ne m'intéresse pas musicalement parlant.

As-tu eu des rencontres musicales importantes dans ta carrière ?
Nicolas Neidhardt m'a permis de passer du statut de chanteur amateur à celui de professionnel. Peterson Cowan, grand ténor polynésien qui m'a appris beaucoup sur le chant cette année. Paradoxalement, les rencontres les plus importantes et qui m'ont le plus apporté musicalement sont des personnes qui ne sont pas dans la musique. La liste est longue et ces personnes se reconnaîtront.

Quels sont tes futurs projets musicaux? Penses-tu faire de la musique toute ta vie ?
La musique, c'est ma vie. J'en ferai toujours. C'est avant tout une passion, un mode de vie et de penser. Mes projets futurs sont la production. Je suis en train de monter plusieurs gros événements dans la musique et la danse. Vous en entendrez parler très prochainement.

Peux-tu nous rappeler où ton CD est disponible ? Où peut-on l'acheter ? Parle nous de ton site officiel et de ta page facebook ?
Tahitian Boy est disponible en téléchargement légal sur toutes les plateformes (Itunes, Deezer, Amazon,...) et dans tous les pays. Le CD sera bientôt disponible à la vente. J'ai un site officiel http://kencarltermusic.com où vous trouverez tous les liens vers ma chaîne youtube. Sur facebook, je suis très actif. C'est là que j'ai ma plus grosse communauté de fans (12 000), donc n'hésitez pas à me rejoindre.

Un petit mot de fin ? Quel message veux-tu passer aux Polynésiens ?
Merci déjà à vous pour cet interview. Je souhaite dire aux Polynésiens que nous avons de l'or entre les mains avec nos îles et nos lagons, donc continuons à les préserver et profitons au maximum. On ne sait jamais de quoi l'avenir est fait. Mauruuru roa 'ia 'outou.

Extrait de Ken Carlter et Mana Pacific dans l'émission Le grand Huit de Polynésie 1ère :