A l'occasion de la cérémonie du 8 mai, Christian Vernaudon, représentant au CESE (Conseil économique social et environnemental), rend hommage à Ari Wong Kim, un des derniers vétérans du Bataillon du Pacifique. Il nous a fait parvenir un texte, dont nous publions des extraits.
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Christian Vernaudon, représentant au CESE (Conseil Economique Social et Environnemental), raconte avoir rencontré Ari Wong Kim à quatre reprises depuis 2019, en Normandie. Il est l'un des derniers vétérans du Bataillon du Pacifique et devait être décoré de la légion d'honneur, au mois d'avril, à Paris. Cérémonie reportée à cause du Covid.
Ari Wong Kim est né à Tahiti en 1924, d’un père chinois et d’une mère tahitienne. Il a grandi comme enfant fa’amu chez son oncle et sa tante maternels, « Papa et Mama Ta’aroa », à Papara, sur la propriété de la famille Rey.
Le 3 mai 1941, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) était constitué le Bataillon du Pacifique, commandé par le Capitaine Félix Broche. Il comprenait 300 volontaires polynésiens, 300 volontaires calédoniens et quelques néo-hébridais.
Ari Wong Kim s’y engagea à 16 ans, mentant pour cela sur son âge et sur son identité se faisant appeler « Teaupahere », le nom de sa grand-mère maternelle.
Bir Hakeim, bataille suprême où 3 700 soldats de la France libre menés par le général Koening tinrent tête du 26 mai au 11 juin 1942 à 37 000 soldats des troupes allemandes nazies et italiennes dirigées par le général Rommel, leur infligeant des pertes en hommes et en matériels dix fois supérieures à celles qu’eux-mêmes enregistraient, malgré des armes beaucoup plus modestes.
Bir Hakeim où le premier mort du Bataillon du Pacifique fût Kararo Tainui, enfant de Napuka aux Tuamotu, qui voulait, depuis son trou dans le sable, avec son seul fusil, descendre un avion allemand et qui fût tué par la mitrailleuse de ce dernier. A quelques mètres de lui se trouvait Ari, tapi dans un des trous voisins, qui vécut toute la scène et nous la raconte aujourd’hui.
Bir Hakeim où perdit la vie, la veille de la sortie de vive force, le capitaine Félix Broche qui avait su s’imposer comme le chef charismatique de tous ces combattants français libres des colonies françaises du Pacifique, des Nouvelles-Hébrides, des Etablissements français de l’Océanie et de la Nouvelle-Calédonie, tous de sang et d’origines mêlés, mais unis par une seule foi, défendre la Patrie, la France libre (Farani vī ‘ore) et la liberté.
Comme l’a écrit son neveu Georges Buisson, le message que souhaiterait aujourd’hui nous transmettre son oncle Ari, est celui qu’en 2001, son ami John Martin avait lui aussi transmis aux jeunes générations : « Si c’était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation ».
Mais Ari transmet aussi aujourd’hui à propos de la guerre le message suivant : « la guerre, quelque chose de tout à fait idiot qu’il ne faut plus faire ».
Ce 8 mai 2020 commémore la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et rend hommage aux soldats disparus, dont les camarades de Ari Wong Kim du Bataillon du Pacifique.
Trop jeune, Ari s'engage sous un faux nom
"Ari parle et comprend encore bien le tahitien, sa langue maternelle, malgré 79 ans d'exil," précise Christian Vernaudon.Ari Wong Kim est né à Tahiti en 1924, d’un père chinois et d’une mère tahitienne. Il a grandi comme enfant fa’amu chez son oncle et sa tante maternels, « Papa et Mama Ta’aroa », à Papara, sur la propriété de la famille Rey.
Le 3 mai 1941, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) était constitué le Bataillon du Pacifique, commandé par le Capitaine Félix Broche. Il comprenait 300 volontaires polynésiens, 300 volontaires calédoniens et quelques néo-hébridais.
Ari Wong Kim s’y engagea à 16 ans, mentant pour cela sur son âge et sur son identité se faisant appeler « Teaupahere », le nom de sa grand-mère maternelle.
Du débarquement de Provence à la terrible bataille de Bir Hakeim
Ari est l’un des tous derniers combattants français de la France libre survivant à avoir combattu à la fois : au Débarquement de Provence où il fût blessé à la Garde, le 22 août 1944 ; sur le front de la Bataille d’Italie durant l’hiver 43 - 44 où il fût aussi blessé le 11 mai 1944 et où il perdit un de ses camarades décapité sous ses yeux par un obus allemand ; et aussi, dès mai - juin 1942 durant la campagne de Lybie à Bir Hakeim et El Alamen.Bir Hakeim, bataille suprême où 3 700 soldats de la France libre menés par le général Koening tinrent tête du 26 mai au 11 juin 1942 à 37 000 soldats des troupes allemandes nazies et italiennes dirigées par le général Rommel, leur infligeant des pertes en hommes et en matériels dix fois supérieures à celles qu’eux-mêmes enregistraient, malgré des armes beaucoup plus modestes.
Bir Hakeim où le premier mort du Bataillon du Pacifique fût Kararo Tainui, enfant de Napuka aux Tuamotu, qui voulait, depuis son trou dans le sable, avec son seul fusil, descendre un avion allemand et qui fût tué par la mitrailleuse de ce dernier. A quelques mètres de lui se trouvait Ari, tapi dans un des trous voisins, qui vécut toute la scène et nous la raconte aujourd’hui.
Bir Hakeim où perdit la vie, la veille de la sortie de vive force, le capitaine Félix Broche qui avait su s’imposer comme le chef charismatique de tous ces combattants français libres des colonies françaises du Pacifique, des Nouvelles-Hébrides, des Etablissements français de l’Océanie et de la Nouvelle-Calédonie, tous de sang et d’origines mêlés, mais unis par une seule foi, défendre la Patrie, la France libre (Farani vī ‘ore) et la liberté.
Comme l’a écrit son neveu Georges Buisson, le message que souhaiterait aujourd’hui nous transmettre son oncle Ari, est celui qu’en 2001, son ami John Martin avait lui aussi transmis aux jeunes générations : « Si c’était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation ».
Mais Ari transmet aussi aujourd’hui à propos de la guerre le message suivant : « la guerre, quelque chose de tout à fait idiot qu’il ne faut plus faire ».
Ce 8 mai 2020 commémore la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et rend hommage aux soldats disparus, dont les camarades de Ari Wong Kim du Bataillon du Pacifique.