Il aura fallu neuf ans de combat judiciaire aux familles de Lucien Faara et de Robert Voirin, pour qu'enfin leurs maladies soient reconnues comme liées aux essais nucléaires de Moruroa.
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Pour Lucien Faara, c'est trop tard. Cet ancien manoeuvre est décédé en 2004 d'un cancer broncho-pulmonaire. Mais ses ayants-droits n'ont jamais abandonné la bataille judiciaire. La loi Morin aurait du leur éviter ces lenteurs, mais ils ont rapidement été déçus. Le CEA avait pourtant été condamné en première instance. Il avait fait appel.
Robert Voirin, lui, est toujours vivant, mais ne tolère plus de voir ses anciens compagnons partir les uns après les autres. Aujourd'hui, il souffre d'un lymphome.
C'est donc comme un soulagement pour eux : enfin, une reconnaissance. Dans sa décision du 18 février 2016, la Cour d'Appel de Papeete reconnaît des « présomptions graves précises et concordantes sur l’existence de retombées radioactives présentant un danger sanitaire » ayant un lien de causalité entre l’activité professionnelle des deux travailleurs et les maladies dont ils ont souffert. Les juges rappellent notamment que "le caractère potentiellement nocif des substances radioactives était déjà connu à la fin du 19ème siècle. »
Aujourd'hui, l'association Moruroa e tatou se félicite de cette issue : "il aura fallu un marathon judiciaire de neuf ans jusqu’à la cour de cassation à Paris, pour que l’évidence du lien entre les essais nucléaires et les maladies des anciens travailleurs de Moruroa soit réaffirmée avec force par les juges."
193 essais nucléaires ont eu lieu en Polynésie française entre 1960 et 1996.
Robert Voirin, lui, est toujours vivant, mais ne tolère plus de voir ses anciens compagnons partir les uns après les autres. Aujourd'hui, il souffre d'un lymphome.
La reconnaissance
C'est donc comme un soulagement pour eux : enfin, une reconnaissance. Dans sa décision du 18 février 2016, la Cour d'Appel de Papeete reconnaît des « présomptions graves précises et concordantes sur l’existence de retombées radioactives présentant un danger sanitaire » ayant un lien de causalité entre l’activité professionnelle des deux travailleurs et les maladies dont ils ont souffert. Les juges rappellent notamment que "le caractère potentiellement nocif des substances radioactives était déjà connu à la fin du 19ème siècle. »
Aujourd'hui, l'association Moruroa e tatou se félicite de cette issue : "il aura fallu un marathon judiciaire de neuf ans jusqu’à la cour de cassation à Paris, pour que l’évidence du lien entre les essais nucléaires et les maladies des anciens travailleurs de Moruroa soit réaffirmée avec force par les juges."
193 essais nucléaires ont eu lieu en Polynésie française entre 1960 et 1996.