Les personnes handicapées doivent se battre pour leurs droits

Il existe 10 000 personnes handicapées ou à mobilité réduite en Polynésie. Beaucoup disent que leurs droits ne sont pas respectés.

Le CESEC a donné un avis favorable unanime au projet de loi du Pays définissant les conditions d’accès prioritaire pour les personnes reconnues handicapées ce lundi 15 novembre. Cette proposition de loi du Pays soumise à l’assemblée de la Polynésie française, fruit de plus d'un an de travaux, vise à rendre la carte d'invalidité permanente, au lieu qu'elle doive être renouvelée tous les 5 ans. Cette carte donne droit à une priorité dans les files d'attente des entreprises et dans les lieux publics. 

Henriette Kamia, présidente de l'association « Te Niu o te Huma » salue cette décision : « Il faut qu'on ait notre priorité, que ce soit pour entrer à l'intérieur des ERP mais aussi dans les commerces, les restaurants, enfin dans tout l'espace public... ». 

Encore trop d'incivilités 

 

La loi du Pays reprend celle de 1982, que l'ensemble de la population et des élus estime juste et utile pour la solidarité mais qui est encore mise à mal par certains indélicats. Aussi, jusqu'à l'année dernière, les personnes atteintes de handicap n'étaient pas toujours prioritaires dans les files d'attentes, et leurs places de parking encore souvent occupées par des personnes valides.

En effet, le simple fait de se rendre à la poste, peut relever du périple pour des personnes comme Diego, aveugle depuis la naissance. Il se déplace rarement seul. Depuis 1982, une loi prévoit qu’il soit prioritaire comme toute autre personne handicapée ou à mobilité réduite. La loi a cependant tardé à être appliquée, et aujourd’hui encore elle n’est pas toujours effective. Aujourd’hui, Georges Nahei, son accompagnant et directeur de la Cotorep, a constaté plusieurs les infractions à la loi : « J'ai eu des plaintes de personnes âgées. Quand elles viennent à la poste, elles montrent leurs cartes et souvent les guichetiers leur demande de refaire la queue comme tout le monde ». 

Cependant, le responsable de l’agence nous indique que des dispositions ont été prises, et elles ne s’ arrêtent pas un morceau de papier à l’entrée : C'est une philosophie qu'on a déjà. Notre vigile a déjà les consignes. Dès qu'il voit quelqu'un de prioritaire, on fait passer cette personne avant tout le monde. Il y a un guichet spécial qui l'accueillera ». 

Malgré tout, des incivilités demeurent, surtout sur l’occupation des places pour les parkings des handicapés. 10.000 adultes en Polynésie ont été recensés handicapés ou à mobilité réduite par la Cotorep. 60 % ont la carte d’invalidité qui donne droit à la priorité dans les files d’attentes.