Logement : quand Airbnb fait de l'ombre aux agences immobilières

Les bons chiffres du tourisme ont aussi pour conséquence de rendre plus difficile l'accès aux logements pour la population. L'effet Airbnb bénéficie à ceux qui peuvent mettre leurs biens en locations saisonnières. Le gouvernement aimerait mettre un peu d'ordre mais ses moyens d'actions sont limités.
En Polynésie française, plus de 700 biens ont été déclarés l'an dernier. "La demande touristique qui augmente fait que de plus en plus de propriétaires préfèrent louer leur maison en location saisonnière et cela sort du parc immobilier de la location normale", explique Jacques Menahem, professionnel de l'immobilier. Revenus d'appoint ou activité lucrative, le gouvernement aimerait mettre un peu d'ordre dans tout cela mais ses moyens d'actions sont limités.

"Il y a tous les particulières qui mettent leurs biens, parfois ce sont plusieurs propriétés (...) Là on sort du bien principal mis à la location, ça devient un business et si c'est un réel business ce doit être considéré comme un produit touristique", explique Nicole Bouteau ministre du Tourisme. Parmi les mesures envisagées, la limite des neuf mois maximum de location pourrait être abaissée, la taxe de séjour collectée directement par les plateformes, et les loueurs assujettis à la redevance promotion du tourisme. 

Les hôtels comme les pensions de famille, qui craignaient une concurrence déloyale, ont été un peu rassurés : beaucoup de loueurs saisonniers ont régularisé leur situation. Mais reste la qualité variable de la prestation. "On va arrêter de décevoir ces touristes et mettre en place une vraie qualité pour tous les hévergements en Polynésie", confie Mélinda Bodin, présidente de l'association des pensions de famille.