Trés attendues après le scandale de l'affaire Cahuzac, ou le financement présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy par le lybien Kadhafi, les révélations du site hatvp.fr nous apprennent-elles quelques chose sur le patrimoine de nos 3 députés et de nos 2 sénateurs ?
Le formulaire rempli par les deux sénateurs tout d'abord nous apprend sans surprise que l'homme fort du Tahoeraa, Gaston Flosse, ne pratique aucune activité professionnelle donnant lieu à rémunération ou gratification exercée à la date de l'élection. Tout juste une petite participation de 922 euros au capital d'une société dite "SARL Vahine Tahiti Travel". Parmi les noms de ses collaborateurs parlementaires figure, petite surprise,le nom de sa compagne Pascale HAITI.
Richard TUHEIAVA déclare lui avoir "mis en sommeil" son cabinet d'avocats (en fait démis d'office par le Conseil de l'ordre des de Papeete de 2012) pour lequel il indique seulement des "honoraires en clientèle privée" sans en préciser le volume. On apprend que sa conjointe est cadre communale, responsable "emplois et compétences" à la direction des ressources humaines de la commune de Faa'a. En tant que représentant à l'Assemblée de Polynésie depuis le 16 Mai 2013 il indique ironiquement percevoir 4662 euros "avant écrémage légal" et ne perçut aucune indemnité pour son mandat de conseiller municipal à Arue jusqu'à cette même date.
Du côté de nos trois députés, Edouard Fritch démissionnaire n'apparaît plus sur les listings et la dossier de Maina Sage est encore vide. Ce qui n'est pas le cas de Jean Paul Tuaiva, le gérant de société aux multiples casquettes. De Juin à Décembre 2012, il indique ainsi avoir été rémunéré pour plus de 4 Millions de FCP pour ses 4 entreprises. Dans le détail, la gratification perçue de 2009 à 2013 s'élève à 4,5 Millions de FCP pour "Au Mil Delices EURL", 27,9 Millions de FCP pour "JP Donuts SARL", 960 000 FCP pour une SCI et enfin 9,5 Milions de FCP pour "JP construction" mise en sommeil le 31 Décembre 2011 puis radiée le 31 Décembre 2012. Sa conjointe est également collaboratrice parlementaire en charge du secrétariat et gestion de l'agenda du député. Alors qu'il a touché en tant que député 29 980 euros de rémunération et 56 265 euros d'indemnités, il indique envisager de conserver 300 000 FCP au titre de la gérance de ses 3 sociétés.
Enfin, Jonas TAHUAITU, retraité de l'Equipement, touchait encore 91 980 FCP par mois en tant que 1er adjoint au Maire de Teva I Uta, 116 909 FCP par mois en tant que président du Syndicat d'électrification des communes du Sud de Tahiti. Au cours des 5 dernières années, il a perçu 507 000 FCP/mois en tant qu'agent de l'équipement (de 2008 à Juin 2011) lui donnant droit à une retraite de 308 000 FCP depuis. Il perçoit toujours les mêmes rémunérations en tant que 1er adjoint au maire de Teva I Uta et Président du SECOSUD. Il indique participer à hauteur de 395 parts, soit 790 000 FCP, du capital dans la société de construction de barrages électriques "Marama Nui", parts qui lui ont permis de générer en 2012 un bénéfice de 161 160 FCP. Sa compagne est journaliste titulaire à Polynésie Première en Septembre 2013. Il précise enfin faire travailler 4 collaborateurs parlementaires.
Créée par les lois du 11 octobre 2013 relatives à la transparence de la vie publique, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) est une autorité administrative indépendante (AAI) chargée de promouvoir la probité des responsables publics.
A ce titre, elle reçoit et contrôle les déclarations de situation patrimoniale et d'intérêts des 8 000 plus hauts responsables publics (membres du Gouvernement et du Parlement, grands élus locaux, collaborateurs du président de la République, des ministres et des présidents des assemblées ou dirigeants d'organismes publics).
Elle peut également être consultée par les élus sur des questions de déontologie relatives à l'exercice de leur fonction et émettre des recommandations à la demande du Premier ministre ou de sa propre initiative sur toute question relative à la prévention des conflits d’intérêts.
Elle publie un rapport annuel remis au président de la République, au Premier ministre et au Parlement et peut formuler des recommandations pour l’application de la législation en matière notamment de relations avec les représentants d’intérêts.