Miri : le bras de fer judiciaire se poursuit

Ce lundi 24 juillet, au lotissement Miri à Punaauia, la tension est montée d’un cran lorsque Joinville Pomare et son collectif sont venus bloquer les engins de terrassement. Reportage.
A 5h ce lundi matin, les revendiquants du lotissement Miri installent les premiers barbelés. Une vingtaine d’hommes menés par Joinville Pomare bloquent les engins de terrassement. Le chantier est suspendu. "Pourquoi ils peuvent continuer alors que le jugement dit qu’ils ne sont pas propriétaires ?", s’agace Joinville Pomare. La justice dit que nous ne sommes pas propriétaires et qu’ils ne sont pas propriétaires. Personne ne vient leur dire quoi que ce soit ?! Mais nous, ça fait 50.000 ans que nous sommes là. »


Joinville Pomare et d’autres personnes réclament le départ des promoteurs qui continuent selon eux, de s’approprier le foncier malgré une décision de justice.

Interview



Mais, juridiquement, rien n’empêche de continuer à vendre des terrains inconstructibles, en revanche, aucun permis de construire n’est plus accordé par le service de l’Urbanisme. Un seul cabinet de notaire de Papeete se risque encore à conclure les actes.

Du côté des lotisseurs, nos demandes d’interviews sont refusées. Par téléphone, un commercial explique néanmoins brièvement : "Nous terrassons Miri 6 et Miri 7 qui ne sont pas concernés par la décision de justice. Donc les travaux se poursuivent."


Autorisation délivrée


En réalité, la nuance vient du service de l’Urbanisme et non d'une décision judiciaire. Une autorisation de terrassement a bien été délivrée par le Pays à la SCI Delano, bien avant la décision de la Cour d’Appel de mars 2016. Cette décision n’annule pas l’autorisation de terrassement. Du coup, 200 lots devraient être terrassés alors qu'il n'y a pas de propriétaire et que les terrain sont inconstructibles.

Si le lotissement Miri compte déjà 790 lots vendus sur les hauteurs de Punaauia, le bras de fer se poursuit auprès des tribunaux où plusieurs procédures sont toujours en cours.