Les sans-abri sont nombreux dans les rues de Papeete. Des hommes, des femmes aux parcours de vie différent et qui ont trouvé au presbytère de père Christophe, de quoi manger. Une sécurité alimentaire que le religieux compte leur offrir dans le futur centre d’accueil Te Vai Ete api prévu à Mamao. Mais en attendant, le presbytère aussi petit soit-il leur apporte chaleur et réconfort.
C’est le même rituel, chaque matin. Des hommes et des femmes viennent ici chercher, ce qui sera pour certains le seul repas de la journée. Une boisson chaude et un repas, il n’y a pas plus précieux à leur yeux.
Alors, entendre qu’un nouveau centre pourrait les accueillir dans de meilleures conditions, c’est juste du bonheur. "Ce serait bénéfique dans le sens où ça va aider ceux qui n'ont pas de maison", dit un jeune homme. Pour Poema Manarii depuis 2 ans dans la rue, "c'est bien, Père est là pour nous aider". Henau Lacourt espère, lui, que ce nouveau centre "sera une réussite aussi".
27 ans que Père Christophe s’occupe des SDF, il en recense plus de 200 aujourd’hui et reconnaît qu’un certain nombre, avec de la volonté, parviennent à se réinsérer dans la vie sociale. Des jeunes pour la plupart. "Je travaille actuellement, j'ai un CAE, c'est juste temporaire", déclare un jeune homme. Selon Henau Lacourt, 34 ans, "c’est simple d’aller s'inscrire avec Père Christophe. Il se charge de tout, après on travaille seulement. Mais le truc c'est de garder le travail jusqu’au bout hoa pei ".
Père Christophe a aujourd’hui tout un réseau de mécènes. Il reçoit ainsi des dons alimentaires provenant des grandes enseignes du fenua destinés à aider les familles en détresse. Tout ceci, sera aussi transféré vers le nouveau centre Te Vai Ete.
Le bureau de père Christophe sert aussi de cabinet médical. Des petits bobos aux consultations psychiatriques, les taote reçoivent jusqu’à 8 patients par jour. Le nouveau centre d’accueil disposera aussi d’un dispensaire.
Te Vai Ete api ouvrira ses portes à Mamao d’ici 1an et demi si tout se passe bien. Il offrira les mêmes services avec des locaux plus adaptés. Ce ne ne sera pas un centre d’hébergement mais un guichet unique, où les sans-abri pourront aussi s’y laver et accéder à des formations professionnelles.
Regardez le reportage de Shiquita Teiva-Darrouzes :