Un milliard 700 millions de francs pacifique supplémentaires, ce n’est pas ce qu’attend le personnel de l’hôpital. Ce qu’il veut, c’est surtout l’embauche de personnel pour soigner convenablement les patients qui saturent tous les lits de l’établissement. "Il y a tension, stress en permanence parce qu'il n'y a pas assez de personnel et épuisement professionnel, résume Mireille Duval, secrétaire de la fédération des interprofessionnels du service de la santé en Polynésie Française. Ils ont hâte qu'il y ait du personnel, des concours, des formations, etc. Pour eux, la subvention ne les rassure pas."
Car pas facile d’attirer du personnel avec des emplois précaires. "Ces personnes ne savent pas quel est leur avenir dans le soin, déplore Sandrine Vauthier, présidente du syndicat du personnel d’encadrement paramédical en Polynésie Française. A un moment donné, quand elles ont une opportunité de rester en CDI ailleurs, elles s'en vont."
La direction avoue être rassurée sur le côté comptable. Grâce à la subvention d’1 milliard 700 millions de francs pacifique, l’équilibre budgétaire peut être atteint. Pour autant, le besoin de renforcer et de consolider les services de soins n’a cessé d’augmenter. "Notre établissement produit 82% de l'offre de soins hospitaliers sur le territoire, rappelle Claude Panero, directrice du Centre Hospitalier de Polynésie Française. Ce qui veut dire que l'évolution de son financement doit être à due concurrence de cette importance qu'il a aujourd'hui dans le système hospitalier de la Polynésie."
Le ministre de la santé, Cédric Mercadal, déclare avoir consenti un effort non négligeable, faisant remarquer que le budget 2024 est supérieur de 1% par rapport à celui de l’an passé : "On accompagne nos professionnels de santé parce qu'ils avaient besoin d'être sûrs que cet argent qu'on va donner en plus, pour leur gestion ressources humaines au quotidien, soit affecté à celle-ci."
La subvention doit être votée à l’Assemblée de Polynésie, d’ici le mois de mars ou d’avril. Mais trouvera-t-on, ensuite, assez de personnel pour le bon fonctionnement des services hospitaliers ?