26 ans que les proches de l'ancien journaliste, Jean-Pascal Couraud, attendent des réponses.
Dans un communiqué envoyé aux rédactions ce 13 décembre, la famille rappelle qu'un sixième et nouveau juge d’instruction vient d’être désigné et dit "avoir bon espoir que la procédure puisse se clôturer rapidement. Nous espérons que la dernière demande d’audition essentielle sollicitée en début d’année 2023 soit accueillie favorablement." Selon leurs avocats, Me James Lau et Me William Bourdon, "l’hypothèse qu’un procès se tienne est maintenant tout à fait réaliste comme est parfaitement réaliste une déclaration de culpabilité de tous les mis en examen."
La famille déplore, évidemment, "une durée de procédure tout à fait exceptionnelle et aurait espéré qu’elle trouve une issue beaucoup plus tôt." Elle se dit néanmoins "confiante sur l’issue d’un procès qui, [elle l'espère], pourra se tenir rapidement et à l’issue duquel les responsabilités pénales de chacun pourront être caractérisées."
26 ans d'enquête et 5 mises en examen
Jean-Pascal Couraud, ancien journaliste et rédacteur en chef au quotidien Les Nouvelles de Tahiti qui signait sous les initiales "JPK" et opposant à Gaston Flosse, avait disparu dans la nuit du 15 décembre 1997, à l'âge de 37 ans.
En avril 1988, JPK avait fait paraître un numéro « Spécial Gaston Flose », publication immédiatement frappée d’interdiction et saisie par décision de justice avant diffusion, suite à une perquisition dans les locaux du journal. Il fut démis de ses fonctions quelques jours plus tard et devint en 1989 le chargé de communication du président Alexandre Léontieff, principal opposant politique de Gaston Flosse.
A partir de 1991, il s’engagea aux côtés de Boris Léontieff, fondateur du parti d’opposition
Fetia Api, en tant que chargé de communication à la mairie d’Arue.
Deux mois avant sa mort, il aurait commencé à être suivi par des agents du SED (Service d’Etudes et de Documentation).
Six juges d’instruction se sont succédés depuis sa disparition et cinq personnes sont aujourd’hui mises en examen, laissant entrevoir une piste politique et une piste privée.
Trois anciens GIP d'abord, en 2013 et 2014, pour assassinat, enlèvement et séquestration de personne, commis en bande organisée, soupçonnés d’avoir commis un meurtre à l’issue d’un violent interrogatoire mené à bord d’un bateau de la flottille administrative.
Puis, son ex-épouse et l'amant de celle-ci, mis en examen à leur tour en 2019.