3 formations organisées aux Tuamotu pour professionnaliser l'artisanat traditionnel

Quantité d'objets peuvent être fabriqués à partir des palmes de cocotier.
Dans la continuité de la professionnalisation du secteur de l’artisanat traditionnel, le service de l’artisanat traditionnel a organisé trois formations aux techniques de savoir-faire des métiers de l’artisanat traditionnel aux Tuamotu, entre le 20 juillet et le 02 septembre dernier.

Ces formations poursuivent un triple objectif :

• Répondre à la pénurie de matières premières, en transmettant les techniques de préparation et de tressage ;
• Encourager la créativité et le renouveau des produits issus de l’artisanat traditionnel des îles Tuamotu Gambier ;
• Valoriser le secteur en favorisant l’insertion professionnelle par la mise en place de formations en faveur des artisans traditionnels.


Les artisans recensés par le service de l’artisanat traditionnel qui ont bénéficié de ces formations oeuvrent majoritairement au sein d’une structure familiale ou associative, qui constitue souvent la base de la transmission des valeurs, du savoir et du savoir-faire traditionnel. La formation constitue donc une étape essentielle dans le cheminement vers la professionnalisation des artisans traditionnels et la pérennité de ces métiers de passion, grâce à la réappropriation de techniques ancestrales.
Ainsi au cours de l’année 2020, une première formation technique sur l’utilisation des coquillages de plage avait été initiée sur l’atoll de Anaa.


Trois formations techniques ont été dispensées cette année :

Formation nī’au blanc :
La formation pour la préparation de matière première nī’au blanc et les techniques de tressage servant à la confection de costumes de danse traditionnelle, de bijoux, chapeaux ou sacs a été dispensée par Marie Faua, artisane reconnue pour ses compétences dans le domaine.
La formation a été menée pendant 49 heures à Takapoto, ce qui a permis aux stagiaires d’apprendre à récolter le nī’au blanc sans abîmer le cocotier, à préparer la fibre et à la travailler pour en faire des bijoux. L’approvisionnement est une problématique récurrente du secteur, ainsi cette formation devrait permettre d’y remédier en partie.

Niau blanc à Takapoto, le choix des palmes.


Formation fibre de coco :
La formation pour la préparation de matière première « fibre de coco » et son utilisation pour la confection de natte (nape), de bijoux et de parures, ou de tout autre objet de décoration tel que miroir ou abat-jour, a été dispensée à Makemo par Jean-Yves Tuihaa, artisan émérite connu pour ses créations. Les 71 heures de formation ont été réparties entre le choix des cocos, la préparation de la fibre, l’apprentissage de différentes tresses, la réalisation d’un ensemble de collier, pendentif et bracelet avec des coquillages. Dans ce domaine également cette formation permet d’apporter une réponse tant aux besoins en matières premières qu’en création artisanale.

Fibre de coco à Makemo, la préparation des fibres.


Formation nī’au - raraga matua :
La formation sur les techniques de tressage du nī’au - raraga matua a été menée à Fakarava par Yolande Tehina, artisane traditionnelle mise à l’honneur dernièrement lors de reportages télévisés. Les 88 heures de formation ont permis là encore de choisir les feuilles adaptées au travail du nī’au - raraga matua. L’apprentissage des bases du tressage a été un moment important de la formation. Une fois les bases acquises, les stagiaires ont pu réaliser des pots, chapeaux et paniers tressés.

Niau à Fakarava, les créations des stagiaires.


Au total, 30 artisans ont bénéficié de ces formations et ont reçu une attestation à l’issue. Ils ont également été invités à se déplacer ou à envoyer leurs créations au salon des Tuamotu Gambier, dont la 7ème édition aura lieu en novembre 2022 à l’Assemblée de Polynésie française.

Le service a notamment pu compter sur l’accompagnement efficace et dynamique de Moeata Tahiri, présidente du comité des Tuamotu-Gambier « TE MATA KEINANGA ». Elle s’est, en effet, chargée d’identifier les îles où les formations pouvaient se tenir, de recruter les stagiaires et d’assurer leur hébergement, ainsi que de la coordination avec les communes sur place pour la logistique.