Quelques gifles de temps en temps sur fond d’addiction à l’alcool. C’était le quotidien de Jacques et Juliette. Mais ce 29 décembre 2019, Jacques perd le contrôle et roue de coups sa compagne.
Résultat : perte partielle de la vision et épilepsie. La victime très dépendante de son conjoint n’hésite pas à le protéger. C’est son fils qui portera plainte. L’avocate de Juliette n’excuse pas pour autant la violence. "Il n'y a aucune raison qui ne puisse justifier qu'une femme se fasse rouer de coups par son mari. Ou bien qu'elle prenne des paires de baffes comme ma cliente durant plusieurs années. On peut comprendre le geste de quelqu'un, ce qui va permettre de le juger et de trouver une peine adaptée. En revanche, on ne peut absolument pas justifier qu'il y ait ce genre de comportement de la part d'un mari, qui dit aimer sa femme", estime maître Karina Chouini, l'avocate de la femme battue.
S’il reconnaît sa culpabilité, Jacques affirme qu’ils sont tous deux fautifs. "Il lui fallait 2 bouteilles par jour", dira-t-il au juge. Un dossier atypique pour l’avocate de la défense, qui met en avant un coup de folie. "Lorsqu'on est face à une personne qui est hystérique, malheureusement par moments on en vient à un geste violent pour que cela cesse. Ca n'excuse pas le geste. Il n'y a aucune excuse qui peut légitimer le recours à la violence, mais on ne peut pas faire abstraction des causes", explique maître Solenne Rebeyol, l'avocate de la défense.
Le prévenu ne devrait pas récidiver selon l’expert psychiatre. L’avocat général avait requis tout de même 5 ans de prison dont deux avec sursis. Finalement, le mari est condamné à 5 ans de prison dont 3 avec sursis, sans mandat de dépôt.