La perle noire a diminué en taille et en beauté. Dans les bijouteries, les gérants avouent avoir du mal à s’approvisionner autant en qualité qu’en quantité. "On a du mal à satisfaire les demandes des touristes, et des locaux aussi", remarque Maimiti Moearo, bijoutière.
Pareillement chez les artisans autour du marché. Ils constatent que la qualité a vraiment diminué. "Quand on nous amène des perles, les prix sont quasiment à ce que tu vends ! Tu ne gagnes pas beaucoup dessus", déplore Tautini Viriamu, artisan.
Les négociants en perles sont les principaux fournisseurs des artisans bijoutiers. Ils ne sont pas mieux lotis que leurs clients. Et parfois les négociants n'ont que des rebus à proposer !
Le problème vient du départ définitif des très bons greffeurs chinois et également des quotas de ventes mis en place. Chaque producteur ne peut vendre plus de 2 500 perles par hectare et par an. "Au début on pensait que le quota allait être positif, c'est-à-dire réduire la quantité de production pour augmenter la demande par rapport à l'offre. Ce qui aurait fait monter les prix des perles. Ce qui est arrivé. Le prix des perles a monté, c'est le point positif. Mais si à côté de ça on interdit les producteurs de vendre leur récolte pendant le 2ème semestre de l'année, je en sais pas comment ils vont s'en sortir malgré la hausse des prix", indique Ferdinand Ching, président du syndicat des négociants en perles.
Les gros producteurs, comme la famille Ford de Takume, vendent leurs plus belles perles à l’international. A Hong Kong, par exemple, les prix sont bien plus élevés que les 1 000 à 2 500 cfp qu’on leur propose au fenua. "A Hong Kong, ça se vend mieux. C'est-à-dire de 1 500 cfp jusqu'à 6 000 à 8 000 cfp la pièce", précise Germaine Ford, perlicultrice.
Si les plus belles perles sont vendues hors du territoire, les négociants demandent à ce que celles qui restent puissent être vendues en plus grand nombre afin que chacun puisse en vivre. Ils proposent l’ouverture d’un débat sur la question des quotas.