Sur l’île de Tubuai, le tri des déchets est une réalité. Car beaucoup d'habitants sont conscients des risques liés à la pollution de l’environnement et notamment du plastique que l’on peut retrouver dans les océans qui est ensuite ingurgité par les poissons. Le danger est alors de retrouver du plastique dans nos assiettes.
Alors tout commence chez l’habitant. Par exemple, Puahi récupère les bouteilles en plastique et les réutilise pour l’usage du quotidien.
Les autres sont mises de côté pour être déposées dans l’un des douze points d’apport volontaire (PAV) qui bordent l’île. Le reste des déchets est tout simplement placé dans les poubelles du quartier.
Nancy, elle, dépose ses bouteilles et contenants en plastique dans un PAV.
Mais les personnes les plus âgées pratiquent encore le brûlage des déchets ménagers. Mama Tahia et Papa Atu incinèrent eux-mêmes leurs déchets, plastique et carton, dans un grand trou, car c’est plus pratique, confient-t-ils. S'ils sont conscients que le tri des déchets est profitable à l’environnement, leur condition physique rend difficile la dépose de tels déchets dans un PAV. Le plus proche étant situé à plus d’un demi-kilomètre de leur habitation. Il serait plus pratique pour eux d’avoir des poubelles installées à l’entrée de leur cour.
Cependant, dans son arrière-cour, Mama Tahia trie et entrepose ses conserves métalliques et ses bouteilles en verre dans de grands sacs. Ceux-ci devraient être déposés dans un PAV.
Une fois le tri effectué par les particuliers, les agents de la commune prennent le relais. Ils récupèrent les "bags" (grands sacs blancs) situés dans les PAV, répartis en trois catégories : les bouteilles en plastique, les bouteilles en verre et les canettes d’aluminium.
Ces bags sont ensuite déchargés au parc matériel communal. Sur site, les agents se relaient pour finaliser le tri et compacter les bouteilles en plastique et les canettes d’aluminium. Les bouteilles en verre sont broyées pour être réutilisées dans la fabrication du béton.
Pour le compactage des bouteilles en plastique c’est John qui est à la manœuvre. Il introduit les bouteilles dans la presse qui compacte les bouteilles pour former une pile. Une pile pèse environ 15 à 20 kilogrammes et il faut un bag et demi de bouteilles plastique pour faire une pile.
Mais avant de compacter les bouteilles, il faut retirer les bouchons, une étape nécessaire ou sinon les bouteilles résisteraient à la presse. Il faut aussi vider les bouteilles à moitié pleines et les nettoyer. Cette étape demande un travail supplémentaire aux agents communaux qui réalisent cette tâche quotidiennement.
Après le passage à la presse, les piles ressemblent à de gros cubes bien compacts. Deux cents piles de plastique sont fabriquées mensuellement puis envoyées à Tahiti via le navire Tuhaa Pae, soit environ 4000 kilogrammes de plastique qui quittent Tubuai chaque mois pour être traités à Tahiti.