Son action pour valoriser la culture marquisienne a été récompensée par l'Etat.
C’est dans son village natal de Puamau, sur l’île de Hiva oa, qu'Aline Heitaa-Archier a voulu que sa médaille de l'ordre national du mérite lui soit remise en présence de tous les villageois, de ses frères et sœurs et de son père, Vohi Heitaa âgé de 93 ans.
Pour tous, cette distinction pour une enfant du pays, fervente défenseuse du patrimoine marquisien, est une fierté et cet évènement une fête inédite et mémorable dans le petit village. Ainsi les 200 habitants étaient présents ainsi que les élus de l’archipel, les enseignants des îles du sud, les équipes pédagogiques, des membres de l’académie marquisienne et plusieurs fervents protecteurs de la culture. Tous ont proposé des prestations chantées, dansées ou encore oratoires pour célébrer cet évènement honorifique.
Les proches collaborateurs de l’inspectrice et les intervenants de la direction de l’enseignement en Polynésie avaient également fait le déplacement.
C’est l’administrateur d’Etat des îles Marquises, Guillaume Audebaud (komana des Marquises), qui a soumis la candidature de l’inspectrice marquisienne à cette récompense pour son travail éducatif. C’est également lui qui la lui a remise sur le site archéologique de Lipona à Puamau (choisi pour le classement à l’Unesco).
Incontestablement, aux Marquises chacun sait que cette décoration est méritée depuis son entrée dans l’éducation nationale et en particulier depuis qu’elle œuvre dans son archipel d’origine. Aline Heitaa-Archier n’a jamais ménagé ses efforts dans la mise en place de moyens didactiques visant la réussite scolaire pour tous. Son objectif est que les enfants des Marquises, bientôt parfaitement bilingues, réussissent professionnellement et socialement.
Une pugnacité et une détermination qu’elle avait déjà toute jeune, malgré le peu de moyens de ses parents coprahculteurs à Puamau, et qui aujourd’hui font la fierté de tous.
Français parfait et marquisien maîtrisé
En recevant sa médaille du mérite, Aline Heitaa-Archier n’a pas caché son émotion et sa satisfaction de voir son travail récompensé. Pour autant cette médaille n’est pas une finalité car il reste encore beaucoup de travail à effectuer. Pour cela, l’inspectrice marquisienne a une ligne claire : l’apprentissage d’un français parfait en passant par la maîtrise totale de la langue et de la culture marquisiennes.
Ecoutez Aline Heitaa-Archier :
Le reportage de Thomas Teriiteporouarai :