Amanu : toujours pas de navette pour le trajet jusqu'à Hao

François Takamoana, maire de Amanu.
Dans notre rubrique Te Hono Taa Motu du vendredi 20 octobre, Stéphane Ratinaud recevait le maire de Amanu, François Takamoana. Il déplore l'absence de navette, absolument nécessaire aux évacuations sanitaires.

200 habitants vivent sur l'atoll d'Amanu, dans l'archipel des Tuamotu. Pourtant, depuis que l'ancienne navette n'est plus fonctionnelle, il est devenu compliqué d'effectuer les évacuations sanitaires jusqu'à Hao, où se trouve l'aéroport. Le maire, François Takamoana, a pourtant évoqué ce problème à maintes reprises, notamment lorsque les différents partis politiques étaient en campagne aux Tuamotu, au moment des élections territoriales.

Pour se rendre à Hao depuis Amanu, il faut compter 45 minutes lorsque le temps est favorable et jusqu'à 2 heures, lorsque les conditions en mer ne sont pas optimales. Et si on doit évacuer à 3 heures du matin, les choses se compliquent davantage. 

Je dis que c'est une urgence. Nous avons demandé au conseil municipal d'en avoir une nouvelle... La populaton est là, sur Amanu. Il faut prendre l'avion sur Hao. Nous avons des prestataires mais ce n'est pas suffisant surtout lorsque c'est tard dans la soirée. 

François Takamoana, maire de Amanu.

François Takamoana, plus jeune maire de Polynésie, se réjouit en revanche de la venue des paquebots au large du petit atoll, tels que l'Aranui. Les habitants ont aussi accueilli le National Geographic, et le Boreal doit arriver le 29 octobre. "C'est une fierté pour moi et ma population, on peut vendre nos produits, parler et danser notre culture" dit-il. Mais le tavana prévient : les ressources du lieu ne sont pas infinies et le village ne pourra pas accueillir plus de 200 visiteurs. 

D'autant que l'eau manque aussi énormément à Amanu. "En ce moment, pour se laver, faire la vaisselle, la lessive etc., on utilise l'eau saumâtre et l'eau de pluie. La gratte touche la population" nous apprend le maire, tandis que la montée des eaux menace les résidents, qui ont déjà perdu quelques centimètres de terre.