Après les intempéries, les familles sinistrées désespèrent face aux lenteurs administratives

Les gens et les communes ont aidé. Les sinistrés attendent encore celle du Pays.
Les intempéries du 12 février dernier, une épreuve difficile à surmonter pour les familles sinistrées. Les communes leur sont venues en aide mais elles attendent aussi une aide du Pays.10 jours après les crues et autre inondation, le parcours administratif s'avère compliqué. Rien qu'à Mahina, 125 familles ont été touchées.

La rivière a pris possession du quartier Tetuanui Jamet le 12 février dernier.
Et a tout emporté sur son passage. Literie, vêtements, électroménager, voitures, rien n’a résisté au déferlement de la nature…
10 jours après, tout est nettoyé… mais les aides du Pays tardent à arriver.

Papiers !


"Tout ce qu’on a aujourd’hui, c’est l’aide de toutes les personnes, toutes les mains généreuses, qui nous ont donné sans compter. Sans compter ils nous ont donné. Des personnes qu’on ne connait pas. Déjà le jour de la catastrophe, quand ils ont déblayé les troncs, le tuyau d’arrivée d’eau a cassé. On n'avait plus d’eau. Plus rien. On n'avait plus d’eau. Notre courant a été coupé parce que l’eau est montée dans nos maisons. Et toutes ces personnes là nous ont envoyé des packs d’eau, des gallons d’eau. Même un qui nous as envoyé un groupe électrogène pour nous donner du courant pour pouvoir justement travailler jusqu’à tard dans la nuit. C’est grâce à toutes ces personnes-là qu’on a pu nettoyer un maximum ce jour là", déclare Teaveura Faua, un sinistré, "la DSFE est passée, ils ont fait leur travail de terrain. Ce qui nous fait mal au coeur, c’est quand ils nous ont demandé nos revenus ! 24 heures avant, on avait tout. On vivait convenablement. On vivait correctement. 24 heures après, ils viennent sur le terrain, ils viennent nous demander nos justificatifs de revenus ! Ça, ça fait mal au coeur", regrette-t-il.

Dons


4 adultes vivent dans cette maison. Solidarité de la famille, des amis, ce qui a permis à ce foyer de se relever…"Nous avons reçu une machine à laver, un canapé, un dessus de canapé, un micro-ondes, un frigidaire et un four...Tout ce que vous voyez, le  frigidaire, l’électroménager qu’on a, c’est des dons. Ça a été prêté par des personnes de l’entourage, de la famille, des amis, les confessions religieuses, et certains partis politiques".

Une montagne de dons.


La mairie de Mahina est intervenue avec camions et Case pour déblayer les troncs d’arbres. Et pour venir en aide aux familles, elle s’appuie sur des dons.
"On a débloqué tous les moyens de la commune. En moyens humains, en moyens matériel, des camions, des Case. Et pas plus tard qu’hier, avec tout ce qui s’est passé à Mahina lors de ces dernières intempéries, nous avons reçu des denrées. De l’aide de tout le monde. Et ça je tiens à remercier tous les gens qui sont venus apporter leur aide, avec tout ce qui s’est passé. Hier nous avons procédé à la distribution de toutes ces aides. Juste pour signaler que l'on a eu pour une tonne, une tonne de denrées alimentaires ! Et on va continuer encore aujourd’hui à distribuer toute cette aide, aux 125 familles qui ont été recensées comme étant sinistrées...La mairie était présente partout, et c’est le devoir de tout tavana, d'apporter son aide, son assistance, aux populations qui sont affectées malheureusement par ces intempéries-là. Donc j’attends quand même une réponse, un positionnement fort aussi du Pays, qui doit nous accompagner, à reconstruire", explique Damas Teuira, maire de Mahina.

Etre patient


A Pirae, la rivière de Hamuta est aussi sortie de son lit… la boue a abîmé tout l’electroménager dans cette famille.

"[Est-ce que vous avez fait une demande d’aide ?] Oui on avait fait, mais on est en train d’attendre. Ça fait 2 semaines maintenant. On ne sait pas s'ils vont nous rappeler", déplore Terupe Taimana.

Généralement calme, la rivière peut très vite se transformer en cauchemar.


En attendant, Chantal se débrouille avec une machine à laver pour bébé, un prêt temporaire. 
Elle a fait une demande de dossier de sinistré à la mairie. Et depuis elle attend que la mairie vienne évaluer les dégâts. "Que la mairie vienne voir les matériels abîmés pour qu’on puisse bénéficier de l’aide. On attend toujours, ça va faire bientôt 2 semaines et ils ne sont pas encore venus. On est parti voir, parce que c’est vraiment urgent, on a besoin. On a été voir pour dire là c’est trop long on a besoin, ils ont dit qu’il n’y a pas assez de travailleurs, il faut attendre. C’est pour ça que c’est long. Mais là on a vraiment besoin. Et ils ont dit c’est eux qui vont faire les démarches. Alors que normalement on nous a dit d’aller au social. Mais comme ils ont dit c’est eux qui vont faire les démarches, c’est ça, on attend", s'inquiète Chantal Apo.

Toute demande d'aide pour sinistre(s) est aussi à effectuer auprès de la DSFE.