Arrêter de fumer, une quête de longue haleine

Novembre, c'est le mois sans tabac en France. Ici en Polynésie il se déroule en janvier, mais à cause du covid il n'a pas pu avoir lieu cette année. Arrêter de fumer c'est possible. Comme l'indiquent certains slogans sur les paquets de cigarettes. Mais souvent, le sevrage est long et difficile

Evelyne fume depuis plus de 50 ans. Le tabac n’a pas aidé ses bronchites chroniques. Elle a développé une BPCO. Elle prend désormais un traitement à vie. Et pourtant, elle a tout essayé pour arrêter de fumer, même les méthodes les plus insolites. "J’avais trouvé ça sur internet.... ce qui fait que j’ai arrêté aussi les aimants", dit-elle.

 

Sa dernière tentative pour arrêter de fumer, c’était en décembre 2019. Sa consommation diminue. Après 3 mois de consultations au CPSA, le centre de prévention et de soins des addictions. Mais le covid et son confinement l’arrêtent dans sa démarche.

 

Alors pour sa santé mais surtout pour ses petits-enfants, elle veut de nouveau essayer avec le CPSA. "Toute seule je n’y arriverai pas. Ça c’est clair et net, toute seule j’y arrive pas. Si j’ai pas d’aide, j’y arriverai pas. Autant je suis courageuse pour d’autres choses, d’autres grosses maladies. Alors que là j’ai besoin d’aide. Je pense que les gros fumeurs, si on veut arrêter, on a besoin d’aide", avoue-t-elle.

Demander de l'aide

Demander de l’aide, c’est ce qu’a fait celle que nous appellerons HINA. Elle fumait plus d’un paquet par jour et cela a aggravé son asthme. Son médecin traitant la prévient, si elle continue, cela ne sert à rien de faire des projets de vie, elle ne les réalisera pas. "J’ai pris conscience que pour mon bien, il fallait que je fasse quelque chose. Et je l’ai fait. J’ai pris mon courage à deux mains, je suis venue voir taote et taote m’a aidée. Et aujourd’hui, 10 ans ou 11 ans plus tard, je suis contente du résultat", se rejouit-elle.

Hina est non fumeuse, elle n’a pas touché une seule cigarette, depuis le 5 juillet 2010. 

Le docteur Romain Bourdoncle.

 

La clé de la réussite, c’est l’accompagnement dans le sevrage du tabac. "Parfois il y a des freins qui se mettent face à nous. La peur de grossir, la peur d’être un peu plus énervé, la peur de pas y arriver. Quand ça fait 20 ans qu’on fume c’est difficile de sauter le pas. Dans un accompagnement comme on propose ici au CPSA, on essaie de lever tous ces freins, pour permettre justement au patient d’avancer dans sa démarche de sevrage", précise le Dr Romain BOURDONCLE, médecin responsable du CPSA (Centre de prévention et de soins des addictions)

La clé réside donc dans l’accompagnement. Rappelons que le tabac fait 8 millions de morts chaque année dans le monde