Antony Géros, président de l'assemblée de Polynésie, fin prêt à légiférer avec une feuille de route politique et identitaire, notamment dans la future création d’une commission de décolonisation présidée par lui-même.
Outre l’instauration d’une journée des Nations unies le 24 octobre, à laquelle le représentant de l’Etat sera invité, c’est surtout la suppression du 29 juin, fête de l’autonomie, qui surprend. Le président de l’assemblée veut commémorer à sa place le 1er septembre, célébrant l’indépendance de l’église protestante maohi. "Ce n'est qu'un voeu, nous travaillerons en ce sens avec les partenaires sociaux,...et ferons en sorte que le nombre de jours fériés pré-existants ne soit pas déficitaire", déclare depuis le perchoir Antony Géros. "Sur le choix de la date, on voit bien qu'on a l'impression...est-ce un remerciement pour l'église protestante maohi pour son soutien pendant les élections et jusqu'à maintenant, mais on entend que le président de la Polynésie dit qu'il faut trouver une date qui fasse consensus", s'interroge Tepuarauri Teriitahi, présidente du groupe Tapura Huiraatira.
Moetai Brotherson s’affirme certes indépendantiste, mais républicain et démocrate. Un président d’accord pour une commission de décolonisation, d’accord pour remplacer le 29 juin, mais le choix du 1er septembre passe mal. "Sur le sujet du 29 juin, nous nous rejoignons sur la nécessité de trouver une date qui fasse moins polémique. Depuis trop longtemps cette date nous divise. Il ne faudrait pas que la prochaine date retenue, nous divise à nouveau. Sans vouloir entrer dans les guerres de religion...je ne suis ni protestant ni catholique, je ne voudrais pas que le fait de retenir le 1er septembre, date importante pour l'église protestante maohi, soit le début de débats sans fin entre les différentes confessions religieuses. D'autant que nous disposons déjà de la date du 5 mars qui commémore l'arrivée de l'Evangile au fenua maohi", souligne le président du Pays.
"Pas de mesures phares"
Dans un bref discours, il abordera rapidement le cap budgétaire de son gouvernement, à la déception de l’opposition. "C'est une rationalisation de l'action du gouvernement, c'est une réforme de la fiscalité pour plus de justice et d'équité, et puis c'est de permettre aux entreprises d'être plus efficaces, si on veut retenir les grandes lignes", souligne Moetai Brotherson. "On n'a pas entendu de décision, de mesures phares. Il nous a renvoyés au débat d'orientation budgétaire qui va se tenir. Donc on n'a pas eu d'information finalement et lui même, je pense, a été un peu surpris du discours du président de l'assemblée puisqu'il a répondu sur plusieurs points", s'étonne Nuihau Laurey, représentant non inscrit.
Deux postures différentes ce matin…mais une même bienveillance, avec le soutien des instances législatives et exécutives à l’ancien président Edouard Fritch, récemment évasané à Paris.