Australie : des leaders autochtones exhortent Charles III à présenter des excuses

Le prochain couronnement de Charles III est l'occasion pour des peuples autochtones de pays membres du Commonwealth de lui rappeler comment s'est passé leur rattachement à la couronne britannique.
Le couronnement de Charles III ne suscite guère d'engouement en Australie, pays membre du Commonwealth, où le débat se concentre davantage sur la reconnaissance des droits des peuples autochtones, autrefois opprimés par la couronne britannique.

Des leaders autochtones, dont les terres ont été colonisées autrefois par les Britanniques, ont exhorté jeudi Charles III à présenter des excuses pour les "siècles de racisme" et le rôle joué par la couronne dans l'oppression de leurs peuples. 

Des représentants de communautés autochtones de douze nations du Commonwealth se sont adressés au souverain par lettre, réclamant des excuses officielles, des réparations financières ainsi que la restitution d'objets culturels qui leur ont été spoliés. 
Ensemble, ils ont uni leur voix pour aider leurs populations à se "remettre de plusieurs siècles de racisme, d'oppression, de colonialisme et d'esclavage". 

Réparations financières


La lettre a notamment été signée par des dirigeants autochtones d'Australie, où les premiers peuples ont été chassés de leurs terres, soumis au travail forcé et massacrés lors d'affrontements sanglants avec les colons. Des leaders de plusieurs communautés des Caraïbes l'ont également signée. 
Si le roi Charles a intensifié ses efforts pour nouer le dialogue avec les représentants autochtones ces dernières années, soulignant que la couronne devait "reconnaître les torts qui ont façonné notre passé", la lettre l'implore d'aller plus loin.
Selon Hannah McGlade, avocate et Aborigène, la question des réparations financières devient une constante des revendications autochtones. 
"Nous voyons de plus en plus de membres de communautés autochtones demander des réparations à la famille royale" pour les torts subis par leurs peuples, explique-t-elle à l'AFP. 
"Un génocide s'est produit sous leur surveillance", estime l'avocate. 
La lettre a également été signée par des leaders de communautés autochtones du Canada, de Nouvelle-Zélande et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.