" Cette affaire ne va pas s'arrêter là, il y a la cour européenne de justice, on ira jusque là, s'il le faut on ira jusqu'au bout de la planète " a déclaré, ce matin, Oscar Temaru. C'est déterminé que le leader indépendantiste s'est rendu à la cour d'appel de Papeete, au deuxième jour de son procès pour prise illégale d'intérêts par un élu public. Dans l'affaire dite Radio Tefana, il comparait depuis hier, aux côtés de deux anciens dirigeants de Te reo o tefana Vito Maamaatuaiahutapu et Heinui Le Caill, poursuivis pour recel de prise illégale d'intérêts.
Oscar Temaru a-t-il versé des subventions à Radio Tefana via sa commune pour servir ses propres intérêts politiques ? Non affirme la défense : Il n’y a aucune preuve que la radio ait été un outil de propagande. " Le dossier est très mal ficelé du côté de l'accusation " estime maître Dominique Antz, Avocat de Heinui Le Caill.
L’avocate générale affirme au contraire qu’il y a des éléments dans le dossier qui prouvent qu’Oscar Temaru a bien utilisé la radio à des fins politiques dont des témoignages d’agents de la commune de Faaa, l’un d’eux déclare : « Radio Tefana a été créée pour faire passer un message politique indépendantiste ».
« Les essais nucléaires sont un crime contre l’humanité » a déclaré Oscar Temaru devant la cour d’appel, c’est pour dénoncer un mensonge d’Etat que la radio a été fondée, pas pour faire de la propagande. Et l’avocate générale de préciser : " vous avez en tout cas accordé autant de subventions à Radio Tefana qu’à toutes les écoles de votre commune pendant la période jugée ".
Pendant l'audience, la cour d'appel a indiqué que cette affaire a débuté, en 2009, par un rapport de chambre territoriale des comptes sur Radio Tefana, rapport transmis au parquet par maître Yves Piriou qui était alors, l'avocat d'Edouard Fritch dans l'affaire Radio Maohi. Le président du pays a été condamné pour prise illégale d'intérêts dans ce dossier. Le conseil du président s'interrogeait alors, sur l'opportunité d'ouvrir une enquête sur la radio communale de Faaa qui recevait des subventions bien supérieures à celle de Pirae.