À défaut d'apporter des tonnes d'aide, ou de pouvoir annoncer des mesures comme Emmanuel Macron puis François Bayrou avant elle, Mme Le Pen a dit venir d'abord "écouter" les Mahorais et leur "souffrance", pour s'en faire la "porte-parole", trois semaines après le passage du cyclone Chido. Elle estime que le plan de reconstruction prévu par le gouvernement après le passage du cyclone Chido "ne va pas assez loin".
Je pense qu'il manque un volet important qui est un volet diplomatique sans lequel beaucoup des choses qui sont promises ne seront pas tenues.
Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national
"On est encore confronté à l'urgence. Il y a encore la moitié de la population qui n'a pas d'électricité, il y a encore de la population qui n'a pas d'eau, qui n'a pas de nourriture", a-t-elle ajouté. Pourtant, selon le ministère de l'Intérieur samedi, "100% de la population est raccordée à l'eau courante" et "69,7% de la population générale est alimentée" en électricité, "malgré des disparités importantes entre les communes".
Problème de l'immigration clandestine
"Sans régler le problème de l'immigration clandestine, rien ne sera utile", a lancé la cheffe de file du RN, en référence à la forte pression migratoire, notamment des Comores voisines, que subit ce département, le plus pauvre de France.
Dans une tribune commune publiée par le Figaro le jour de la visite de Mme Le Pen, le ministre d'Etat chargé des Outre-mer Manuel Valls, et ses collègues de l'Intérieur Bruno Retailleau et des Armées Sébastien Lecornu promettent des "mesures de fermeté" contre l'immigration irrégulière dans le second projet de loi "programme" prévu dans quelques mois. Comme "allonger la durée de résidence régulière des parents (requise pour) l'accès des enfants à la nationalité française". Ils se fixent aussi l'objectif d'"augmenter les éloignements de clandestins, de 25.000 aujourd'hui, à 35.000 demain".
La population de Mayotte est estimée par l'Insee à 320.000 habitants, dont la moitié ne possède pas la nationalité française, mais il pourrait y avoir "100.000 à 200.000 personnes de plus, compte tenu de l'immigration illégale", selon une source proche des autorités. Face à l'immigration irrégulière, François Bayrou avait plaidé pour un recensement de la population et posé la "question" de revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l'archipel.