Cancer de la peau : du monde pour se faire dépister à Taravao

Les gens ont dû patienter dehors avant de se faire dépister.
L'appel de la Ligue contre le cancer a bien été entendu par la population pour se faire dépister du cancer de la peau. Le dépistage de Taravao a été un succès, beaucoup sont venus parce qu'il était aussi gratuit.

Le message a été entendu. 150 inscrits dans la file d’attente pour se faire dépister du cancer de la peau à l’hôpital de Taravao. La population a bien compris que le mélanome est dangereux. Les volontaires au dépistage viennent de la presqu’île mais aussi de la zone urbaine et sont parmi les plus modestes.

"Comme avant j'étais tout le temps à la mer et au surf, puis j'ai travaillé sous le soleil en construisant des maisons...Tu as vu ma peau ? Donc je vais consulter pour voir si ce n'est pas dû à ça", explique un papy de Taravao. Un autre déclare qu'il veut "savoir s'il a ou non cette maladie. Parce que pour aller voir un dermatologue, il faut d'abord payer. Faut-il d'abord passer par son médecin traitant. ? Si je passe par lui, je dois d'abord le payer, puis si je vois le dermatologue je dois payer encore...Donc je profite aujourd'hui", avoue-t-il.  

La gratuité du dépistage a beaucoup joué dans le succès de cette opération à Taravao. La prochaine aura lieu à Moorea le 23 septembre.

Avant d’entrer en consultation, l’attente peut être longue. La Ligue contre le cancer en profite pour poser quelques questions histoire de s’assurer des connaissances de chacun et parfois tordre le cou aux mauvaises idées reçues.

Cancer meurtrier

Natacha Helme, présidente de la Ligue contre le cancer en Polynésie, est satisfaite que "la population a compris que le mélanome est un cancer dangereux, et qu'il est nécessaire de se protéger du soleil...Le monoï hydrate la peau mais ne la protège pas contre le soleil...C'est une huile donc elle va permettre au soleil de mieux brûler la peau...après le soleil, c'est parfait". 

Dépisté tôt, un cancer de la peau a beaucoup plus de chances d'être guéri que s'il est déjà à un stade avancé.

Le cancer de la peau n’est pas très répandu en Polynésie française : seulement 15 à 30 nouveaux cas par an. Mais c’est le cancer le plus meurtrier : il tue en moyenne en deux ans. "Quand [le mélanome] est dépisté très tôt, on a un très bon pronostic qui est de 88 à 98% de chance de guérison. Par contre si on le dépiste beaucoup plus tard, au stade de métastase, ce taux diminue énormément et avec des conséquences thérapeutiques beaucoup plus lourdes pour les patients", précise le docteur Nassim Benihehida, médecin à l'Institut du cancer de Polynésie française.

L’opération a été un tel succès à la presqu’île, que les organisateurs assurent qu’ils la réitéreront. Ils rappellent que ce même dispositif de dépistage aura lieu le 23 septembre à Moorea.