Chaque année, 565 Polynésiens s'engagent dans les rangs des armées françaises. "C'est autant que la région Ile-de-France qui inclue Paris!" Selon Philippe Leydet le Directeur territorial de l'office national des anciens combattants. Certains reviennent en Polynésie à la fin de leur contrat, d'autres décident de rester vivre dans l'hexagone, et pour ceux qui perdraient la vie sous les drapeaux, l'office est là aussi pour les familles.
Entretien avec Philippe Leydet:
Polynésie la 1ère: "Qu'est-ce que l'office national ici en Polynésie?"
Phillipe Leydet: L'office a en charge plusieurs catégories de ressortissants, tout d’abord les veuves de guerre, les pupilles de la Nation, les anciens combattants (y compris les blessés de guerre physiques ou psychologiques), les militaires qui ont le titre de reconnaissance de la Nation (ceux qui n'ont pas encore suffisamment fait d'opérations extérieures pour obtenir la carte du combattant), les veuves d'anciens combattants, les pensionnés militaires d'invalidités, les victimes civiles d’attentat, les ascendants de nos morts pour la France.
Polynésie la 1ère : "C’est combien de personnes pour la Polynésie?"
Philippe Leydet : "C'est 3616 personnes en Polynésie, ce qui veut dire que l'office territorial œuvre au profit de 3616 familles. Du moins celles qui se font connaître, et qui viennent s'inscrire auprès de nos services."
Les pupilles de la Nation :
En 1917, le statut de pupille de la Nation a été créé pour venir en aide aux enfants de nos anciens, qui sont morts pour la France. Il ne faut pas oublier qu'à la 1ère Guerre Mondiale, 9 hommes sur 10 ont fait la guerre. De nombreuses familles se sont ainsi retrouvées sans un seul revenu, et pour aider ces familles-là, a été créé le statut de Pupille de la Nation, à ne pas confondre avec Pupille de l'Etat, car dans ce cas-là le tuteur c'est l'Etat. En Polynésie, il y a aujourd'hui 24 Pupilles de la Nation.
Écoutez Philippe Leydet qui nous dit tout, sur les Pupilles de la Nation, des critères requis, aux aides dont ces enfants bénéficient:
Le suivi des blessés et de leurs familles:
Le suivi des blessés et de leurs familles apparaît dans le programme des armées pour la période 2023-2027. Il y a 8 hôpitaux interarmées dans l'hexagone, pour les outremers, la difficulté est de trouver le ou les spécialistes adéquats.
Écoutez Philippe Leydet :
La réalité des salaires des militaires :
Autre réalité des militaires, la solde au départ à la retraite. Après 20 ans et demi, un caporal-chef par exemple va toucher 41% de 1700€ (environs 200 000 XPF), soit une retraite de 80000xpf par mois. On est loin ici du cliché du gradé qui prend sa retraite "dorée" sous les tropiques. "C'est ça la réalité des choses!"commente Philippe Leydet.
Veuves et veufs
Enfin les aides aux veuves ou veufs de militaires. Dans le cas d'un militaire qui aurait dû toucher 80000XPF à sa retraite, sa veuve touchera la moitié. Soit 40000xpf. L'office n'a pas pour vocation de palier les manques du systèmes, mais il peut venir en aide au cas par cas, une commission est tenue présidée par le haut-commissaire pour traiter du dossier. L'office n'est que le relai.
Le devoir de mémoire
Un dernier aspect de l'office national des anciens combattants en Polynésie, faire vivre la mémoire. Que ce soit à travers des conférences, des rencontres ou encore des expositions, l'office a à cœur de garder la mémoire des combattants bien vivante. Ainsi, une exposition sur l'un des symboles de la résistance, Jean Moulin est visible dans le hall d'entrée de la Maison du Combattant. Elle est gratuite et accessible à tous.