Alors que Tahiti s'éveille à peine et que les premières lueurs de l'aube se dessinent dans le ciel au-dessus de l'hippodrome de Pirae, Cécile commence sa journée en douceur, en compagnie de Zigora.
« ça me fait un bien fou. En fait je sais que j'ai une grosse charge de travail pour la journée qui m'attend, parfois des moments un peu compliqués, parfois des très gros emplois du temps, des déplacements. Et c'est ma zone de décompression, c’est l’équilibre en fait. »
À 42 ans, pour la directrice de la protection civile, ces moments d’évasions sont essentiels pour gérer sereinement des situations de crise. Et la famille n’est jamais bien loin. Son mari, son pilier, la soutient inconditionnellement : « Si je peux aller à 6h du matin faire du cheval et ensuite enchaîner une journée de travail, comme je le fais, avec les responsabilités inhérentes à ma fonction, c'est parce que mon mari est là. C'est mon mari qui s'occupe de ma petite fille, qui s'occupe de m'accompagner tout au long de mon parcours. Et je voulais dire ça, c'est très important, sinon je ne pourrais pas le faire.»
Pied à l’étrier et bien en selle, Cécile aime tout autant tenir les rênes au Poste de Commandement du Haut-Commissariat.
La Polynésie française l’a accueilli en août 2023. Catastrophes naturelles, pannes générales d’électricité ou encore situations de crise…La tête pensante pour déployer les moyens de secours adaptés, c’est elle. Toujours en collaboration avec les maires, le président du pays et le Haut-Commissaire.
Le capitaine Jérémy Poussac est officier de la protection civile, il fait également parti de son équipe. Il nous confie que : « La colonelle est assez directive et on sait où elle veut aller, donc c'est très appréciable au quotidien. Parce qu’on a une limite à gauche, une limite à droite et on sait dans quelle direction elle veut aller, tout en ayant la bienveillance que l'on attend en tant que subordonné. »
Le directeur adjoint de la protection civile, Cédric Rigollet, ajoute : « Le fait que Cécile soit une femme, ça ne change absolument rien, dans l'approche que l'on a, dans le binôme de direction que l'on constitue. On travaille de manière identique au fait que précédemment on avait effectivement un directeur, maintenant c'est une directrice. Pas de changement, ce qui est important c'est la confiance que l'on s'accorde l'un l'autre et le travail en complémentarité que l’on peut avoir sur notre poste. »
Cela fait vingt ans que Cécile est au service de la population, avec toujours, une oreille attentive à son équipe. Elle nous avoue que : « Chaque personne est extrêmement importante dans l'avis que tu vas prendre. J'aime tenir compte de leur avis, même si c'est moi qui décide et qui ensuite propose à la directrice de cabinet ou au Haut-Commissaire. Je recueille l'avis de mes équipes, des fois je leur dit vous pouvez corriger tel ou tel truc. Je ne me repose pas que sur moi-même, et depuis toujours, depuis que je suis rentrée dans la profession. Cela fait plus de vingt ans que je suis professionnelle, tous les grades que j'ai franchis, c'est vraiment grâce à ce travail en équipe ».
« Etre bien dans sa peau sans vouloir celle des autres » cette doctrine, Cécile se l’est entièrement approprié, en toute humilité.