Comment continuer à consommer du punu pua'atoro en limitant les dégâts pour la santé ?

Anciennement PGC, Produits de Grande Consommation, la boîte de corned beef refait son apparition dans la liste des PPN, les Produits de Première Nécessité. Les familles aux revenus modestes sont les premières satisfaites de cette mesure prise par le gouvernement. Il faut dire que le pua’atoro n’est pas cher et facile à préparer. Pour autant, il contient des matières grasses et du sel qui ne sont pas bons pour la santé.

Julie Durand est diététicienne au centre Te Ora Ora à Pirae depuis septembre dernier. Pour presque ou tous les patients, le punu puatoro est entré dans les habitudes alimentaires, aussi parce que le prix de ce produit est plus bas que la majorité des autres. Comment faire pour que le pua'atoro puisse être mangé en limitant les dégâts ? Éléments de réponses avec Julie Durand. 

Qu’est ce qui est mauvais dans le pua'atoro pour la santé ? 

La quantité de gras et sel. L’excès de mauvaises graisses dans l’alimentation peut provoquer des problèmes cardiaques. L’excès de sel, filtré par les reins, augmente la rétention d’eau, du coup l’hypertension et peut provoquer aussi des problèmes cardiaques. 

Comment peut-on cuisiner autrement le pua'atoro ? 

Ce qui est important est de maintenir cette notion de plaisir. On explique donc aux patients comment le rendre un peu meilleur grâce par exemple à une méthode de cuisson. Ce produit est riche en matières grasses, il serait donc idéal de le dégraisser au bain marie. Le gras va se dissoudre et se mettre au fond de la boîte. De plus, la salaison de ce produit est relativement importante, il faut donc le faire bouillir pour éliminer un maximum de sel. Une minute suffit à remonter acides gras ou graisses et une partie du sel à la surface de l'eau. Pour maintenir cette notion de plaisir, il ne faut pas perturber la manière de manger ce produit, on peut donc le cuire ensuite à la poêle, en rajoutant de la sauce tomate avec du poulet et petits pois que l’on peut accompagner d’un élément riche en fibres comme un légume, qui permettra de limiter l’absorption du mauvais cholestérol.  

Quels sont les retours de vos patients ? 

Nous avons des bons retours mais il faut aussi un apprentissage et des exemples d’assaisonnement. Le discours reste de limiter le moins possible ce genre de produit mais avec ce type de cuisson, on peut en consommer. Il faut aussi jouer avec les épices, les herbes, les arômes pour limiter l’ajout de sel. Après ce n’est pas juste le produit en lui-même, c'est l’accumulation des produits avec ce type de nutritions qui provoquent les problèmes de santé. On peut manger de tout mais il faut apprendre à équilibrer son alimentation.