Saisie d’une demie tonne de cocaïne : les marins placés en détention provisoire

« C’est la plus grosse quantité [saisie] sur un navire », confirme le vice-procureur Yann Hausner. Quelques heures avant le réveillon de Noel, le lundi 23 décembre, au petit matin, le navire de la Marine nationale, le Bougainville a arraisonné le chalutier « Raymi », battant pavillon espagnol. Le bateau de pêche traversait, alors, les eaux polynésiennes. C’est un renseignement des services de police d’Australie qui a permis de mettre la main sur ces 524 kilos de cocaïne réparties en 11 ballots.

Dans un communiqué le presse, le parquet indique que « Quatorze hommes - 13 de nationalité équatorienne et un de nationalité colombienne âgés de 36 à 64 ans - ont été interpellés à bord de ce navire de pêche sans opposer de résistance mais après emploi de moyens coercitifs par l’autorité militaire pour stopper le bâtiment de pêche ».

«  Une pêche miraculeuse »

Arrivés à Papeete, le 28 décembre dernier, les suspects ont été placés en garde à vue et hier, mardi 31 décembre 2024, ils ont été déférés au parquet puis présentés à un juge d’instruction qui les a mis en examen pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.

L’ouverture de l’information judiciaire était nécessaire pour faire toute la lumière sur ce dossier, car selon Yann Hausner, «  Les mis en cause ont donné aux enquêteurs des explications invraisemblables sur la présence de la cocaïne à bord du chalutier et le but de leur voyage maritime ». Certains ont même évoqué «  une pêche miraculeuse ».

 « Un dossier qui peut aller vite »

Compte tenu du grand nombre de prévenus, deux juges des libertés et de la détention ont été désignés. Les 14 marins ont ainsi été placés en détention provisoire, c’était une requête du parquet, relayée ensuite par le magistrat instructeur. Et c’est depuis une cellule de Nuutania que les mis en cause sud-américains ont passé la Saint-Sylvestre.

Désormais, des confrontations devraient avoir lieu. Mais selon le vice-procureur, Yann Hausner, c’est « un dossier qui peut aller vite ».

Pour de tels faits, les suspects encourent 10 ans de prison, près de 895 millions de francs d’amende ainsi que l’interdiction définitive du territoire français.