Contre les violences faites aux femmes, il y a une journée internationale et d'autres moyens

A la première menace, les femmes doivent réagir.
Ce 25 novembre marque la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. La Polynésie reste parmi les territoires ultramarins les plus touchés, juste derrière la Guyane (rapporté au nombre d’habitants). Pourtant, encore à ce jour, un seul centre, le foyer Pu o te hau, accueille les femmes victimes de violences avec leurs enfants. Les autorités ont aussi mis en place d'autres moyens pour aider ces femmes.

Quelle que soit la forme qu’elle revêt (physique sexuelle, psychologique) la violence est un phénomène universel, enraciné dans toutes les cultures, sur tous les continents, dans tous les milieux sociaux. La Polynésie française n'échappe pas à ce phénomène et entend néanmoins le combattre. Car combattre les violences faites aux femmes c’est s’attaquer à un problème social majeur par son ampleur et par les coûts humains et sociaux considérables qu’il entraîne.

Ces dernières années, portée par une mobilisation nationale sans précédent, dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, la parole des victimes et des témoins s’est libérée à l’échelle de la France jusqu’à atteindre le fenua.

Face à ce fléau, l'Etat s'est mobilisé pour libérer la parole, accompagner les victimes et apporter une réponse pénale rapide et adaptée.

Ecoutez Emilia Chavez, la directrice de cabinet du haut-commissaire :

Le déploiement du téléphone grave danger, le dépôt de plainte simplifié à l'hôpital, la garde à vue systématique dans les situations de violences, la formation des forces de police et de gendarmerie, l’augmentation significative de 1 à 5 du nombre d'intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie sont autant d'outils déployés sur le fenua depuis 2016.

La création par la gendarmerie d'une Maison de la protection des familles [MFP], visant à la prise en charge des victimes de violences intra familiales notamment mais également en charge de la prévention et de la sensibilisation des plus jeunes en milieu scolaire témoigne d'une politique volontariste déployée au bénéfice des victimes.

Ecoutez l'adjudant-chef Sandrine Démurger qui commande la Maison de protection des familles :

Au-delà de la procédure pénale, l'accompagnement des victimes par la MPF se poursuit pendant plusieurs mois après le dépôt de plainte pour s'assurer de l'absence de réitération des faits. C'est dans ce cadre que la directrice de cabinet a accompagné la MPF à la rencontre des victimes de violences avec lesquelles elle a pu échanger sur leurs parcours et sur l'efficience des outils mis en oeuvre.

Plus que les violences physiques, les violences psychologiques font plus de dégâts.

En 2022, 1081 victimes ont été suivies par la Maison de la protection des familles, 631 ont été accompagnées par un intervenant social en commissariat et gendarmerie. Grâce à ce dispositif, 3 cas de réitération ont été décelés et la gendarmerie a pu intervenir pour interpeler les auteurs de violences.

Par ailleurs, le centre d’accueil Pu O te Hau de Pirae poursuit son combat. Il s’est donné pour vocation d’aider les femmes à se reconstruire. Des femmes dans le besoin, ce centre en accueille près de 200 par an, et autant d’enfants. Victimes de violences conjugales, elles sont sans emploi. Le Pu o te hau est leur refuge.

Une des structures où les femmes victimes de violences conjugales peuvent s'y réfugier.