77 cas de coqueluche : l'épidémie toujours sous surveillance

Coqueluche : une épidémie sous surveillance
23 nouveaux cas de coqueluche ont été détectés au fenua depuis le 20 juillet. Ce qui porte à 77 le nombre de cas recensés depuis l'arrivée de la maladie en Polynésie au mois de juin. À ce jour, six enfants ont dû être hospitalisés dont quatre nourrissons. L’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale est très vigilante car elle craint une recrudescence encore plus importante de la maladie après cette période de rentrée scolaire.

Vainamu et Vaininamu sont des rescapés de la coqueluche. Ces jumelles sont nées prématurément au mois de juin. Un mois seulement après leur naissance, elles contractent une toux si lourde qu’elles ont du mal à respirer.

"J'ai dû appeler le médecin pour dire que mon bébé avait changé de couleur, il m'a dit de l'emmener tout de suite en réanimation. Le jour-même, ils ont détecté la coqueluche. Je ne connais pas cette maladie. Ça fait très peur quand tu vois ton bébé tout noir, tout blanc..."

Maman de jumelles, victimes de coqueluche

Cela maintenant six semaines que les jumelles sont hospitalisées. Si leur état s’est amélioré, elles restent asymptomatiques et devront rester encore un moment sous la surveillance des médecins.

"Chez un adulte quand on a la coqueluche, on va tousser, tousser, tousser... Ça va durer un petit peu mais on va avoir le temps de reprendre notre respiration, on sait gérer (...) Les bébés n'ont pas cette force et cette capacité de le faire, ça devient donc critique car si on bloque sa respiration pour tousser, on n'est pas assez oxygéné et on est en hypoxie" 

Charline Leick - pédiatre au service de réanimation néonatal

À ce jour, 69 cas ont été recensés en Polynésie française. Selon les rapports de l’Arass, l'Agence de Régulation de l'Action Sanitaire et Sociale, les chiffres sont en hausse ces dernières semaines sur Tahiti et Moorea. Une augmentation qui s'explique par une recrudescence importante au niveau international.

"Il y en a beaucoup en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande, on imagine donc que les cas qui sont en train d'augmenter ici sont une indication que nous allons avoir de plus en plus de cas. On anticipe donc que sur les semaines et mois qui viennent, nous aurons plus de cas".

André Wattiaux - médecin au pôle de veille sanitaire à l'ARASS

Une situation qui inquiète, car la maladie circule chez les adultes, mais elle peut être mortelle pour les nourrissons. Dans l'Hexagone, la coqueluche a fait 28 morts depuis le début de l'année. Une campagne de vaccination devrait se mettre en place dans les prochains jours sur le territoire.