Coupe du monde de rugby : Wallisiens et Futuniens jouent au plus haut niveau

Pusieurs joueurs originaires de Wallis et Futuna évoluent dans le XV de France.
4 joueurs originaires des îles de Wallis et Futuna retenus pour disputer la Coupe du monde en France, une performance notable quand on sait que l'archipel ne compte qu'un peu plus de 11 000 habitants. Encore plus fort, deux joueurs, Yoram Moefana et son oncle Sipili Falatea, sont originaires de l'île de Futuna, à peine plus de 3 000 habitants et d'un club, Afili, qui est très récent.

1993, un terrible tremblement de terre dans le Pacifique va bouleverser l'histoire du rugby à Wallis et Futuna. Alors que les îles Samoa sont détruites, des joueurs de rugby samoans rejoignent l'île de Futuna. Ils lancent une section de rugby. 30 ans plus tard, ce sport s'est imposé à Wallis et Futuna.

Les familles Taofifenua, Mauvaka, Moefana, Falatea, voient leurs enfants habillés de bleu blanc rouge. "Petits, ils étaient toujours excités d'aller aux entraînements de M. Feleu. Tous les jours les discussions tournaient autour du rugby, les ballons volaient de partout.  Même quand on était en famille, pour les grandes fêtes, il y avait un ballon de rugby", raconte Vaiofuliki Falatea, sœur de Sipili Falatea et tante de Yoram Moefana, joueurs de l'équipe de France.

Pour savoir plaquer et être plaqué, il faut s'entraîner dur dès le plus jeune âge.

Ceux qui rêvent aussi, ce sont les jeunes du club d'Afili à Futuna. Un creuset de quelques dizaines d'enfants. Tous ont une ambition. "C'est une chance aussi pour moi de sortir de mon île, puis découvrir autre chose. J'aimerais aussi finir comme les Falatea, Sipili Falatea et Yoram Moefana, jouer au plus haut niveau", avoue Patrick Moleana, joueur du club d'Afili-Futuna.

Wallis et Futuna, c'est moins de 12 000 habitants.

Pourtant, plus de 10% des Bleus retenus par Fabien Galthié sont originaires de Wallis et Futuna. Ca s'explique : "les joueurs ici n'ont rien, tous ici aspirent à partir d'ici. Le fait qu'ils soient isolés, une fois à l'extérieur ils s'expriment vraiment parce qu'ici à Futuna ils sont enfermés. C'est cet isolement qui fait qu'à chaque fois qu'un joueur part d'ici, il part vraiment pour réussir", estime Nisie Feleu, entraîneur du club d'Afili-Futuna.

Wallisiens et Futuniens et les Polynésiens en général sont taillés pour le rugby

Autre explication, le Polynésien est rapide, fort, explosif avec un mental de guerrier. "Le Polynésien a vraiment le profil, le génotype, le morphotype pour cette discipline. C'est un sport de combat, un sport collectif et je pense que tous les Wallisiens et les Polynésiens [en général] ont le patrimoine génétique pour exceller dans le rugby et dans d'autres disciplines", explique Etuato Mulikiha'amea, président du comité territorial de rugby de Wallis et Futuna.

Vendredi 8 septembre, devant le haka des All Blacks, les cousins de Wallis et Futuna ne baisseront pas les yeux. Le défi est dans les gènes.

Le reportage de Laurent Damiron :

©polynesie