Il refait timidement son apparition dans les rues de Papeete. Le masque est parfois porté, souvent par les plus fragiles. Chez certains Polynésiens, la prudence est de mise… C'est le cas de ce sexagénaire qui, au vu des informations nationales, a décidé de remettre le masque. "Je suis les infos, il y a des malades qui se sont faits déclarer en Métropole, ici ça va pas tarder donc je remets le masque".
D'autres le mettent par précaution : «On ne sait jamais, ça revient, on voit dans les îles qu'il y en a un peu", confie ce père de famille. "Peut-être qu'il ne faut pas remettre l’obligation du masque mais se responsabiliser et faire ce qu’il faut pour éviter la propagation du covid", estime cette passante de la galerie marchande du Fare Tony.
Du côté des commerçants, on prend aussi des précautions. Le gel hydroalcoolique est partout et le port du masque de nouveau d'actualité. Lalao Arivony, responsable de boutique, a d'ailleurs disposé un gel hydroalcoolique à l'entrée de son magasin. Quant aux masques, "dans cette boutique, pas mal de clients entrent avec le masque, quand ils le font, on le fait aussi par respect pour eux.".
Benoit Nicolas, lui, est responsable de salle dans un restaurant de la place. Si les gels sont remis sur les tables, les masques sont aussi recommandés. Et pas seulement pour les clients... "Nous le personnel, on va montrer l’exemple en mettant le masque, en espérant que ça ne dure pas très longtemps"
Ce n’est pas parce que la maladie paraît moins grave qu’il n’y a pas un risque de complication.
Henri-Pierre Mallet
Il faut dire qu'en Métropole, le seuil des 200 000 cas par jour vient d’être dépassé. Les sous variants Omicron se propagent et très vite. La vague touche désormais la Polynésie française. "Même si la croissance est modérée, la tendance est certaine. Et, c’est lié à ces variant qui sont très contagieux", explique le docteur Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à l’ARASS en charge de la surveillance du COVID.
Si ces variants sont plus contagieux mais moins dangereux, il ne faut pas pour autant baisser la vigilance. "Ce n’est pas parce que la maladie paraît moins grave qu’il n’y a pas un risque de complication. Si cela paraît moins grave, ce n’est pas tellement du fait du virus en lui-même, c'est parce que la population a dans le monde entier une certaine immunité soit acquise par l'infection soit par la vaccination".
La 4e dose ouverte aux plus de 18 ans
C’est d’ailleurs le message des autorités aujourd’hui : il faut rester mobilisés, reprendre les bonnes habitudes et continuer les rappels vaccinaux pour se protéger des formes graves. "Dans les lieux clos, dans les transports, le port du masque doit être obligatoire, l’hygiène des mains également. Et ceux qui travaillent dans les lieux fermés, il faut aérer les locaux, explique Daniel Ponia, responsable de la vaccination à la plateforme covid, Depuis le mois dernier nous avons fortement recommandé à la population de plus de 60 et plus de 80 ans, les personnes immunodéprimés, les personnes fragiles, les personnes qui ont des comorbidités importantes de se faire vacciner par la 4e dose. Nous avons aussi ouvert la vaccination à toutes personnes de plus de 18 ans qui veulent avoir une 3e voire 4e dose".
Depuis une semaine, la fréquentation dans les centres de vaccination a d'ailleurs doublé voire triplé. Ce sont plus de 160 personnes par jour qui se font vacciner. Une réunion doit se tenir jeudi entre le Pays et l’Etat afin de prendre les dispositions nécessaires.