"J’aurais tendance à dire comme Bugs Bunny quoi de neuf docteur ?" lance Edouard Fritch en direction des membres du gouvernement.
Pour l’opposition, le gouvernement tourne en rond. Si l’inflation est en baisse, la croissance économique mondiale est aussi en train de fléchir. Il faut agir vite avant de se faire surprendre. "Ils nous parlent de lutter contre la cherté de la vie continuellement, ils nous parlent de l'équité fiscale, on voudrait savoir ce qu'ils mettent derrière ça, comment concrètement ils comptent améliorer le pouvoir d'achat des Polynésiens ? En commission, le ministre de l'Economie nous a avoué avec honnêteté que les marges de manoeuvre étaient très réduites. On entend que les PPN allaient être réservés aux classes les plus démunies, quid des classes moyennes ? On les oublie", note avec un brin d'ironie Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura.
Travailler sur les marges
Pour faire face à la vie chère, il y a bien cette volonté transversale de promouvoir une production endogène et moins dépendre des importations. En attendant, le ministre des Finances mise sur la responsabilisation des acteurs économiques. "A mon niveau, c'est de développer des accords de modération, c'est-à-dire négocier avec tous les chefs d'entreprise de se responsabiliser sur la politique des marges propres à chaque catégorie de produits. Ils sont très attentifs à ce discours-là parce que le système des PPN n'est pas un bon système, il est inflationniste", remarque Warren Dexter, ministre de l'Economie.
Des annonces sur les PPN ou sur la hausse des taxes sur les produits sucrés mais aucun texte concret pour le moment. Rien ne vient compenser la suppression de la TVA sociale. La réforme de la PSG n’a toujours pas vu le jour.
Une meilleure gestion des comptes publics reste le credo de A here i a porinetia, les satellites du Pays posent problème.
Les choses évoluent
"J'ai cité le cas de l'OPH. On sait que cet établissement connaît des difficultés, il avait 4 milliards cfp d'impayés, et l'ancien ministre nous a dit qu'un audit serait lancé, un deuxième pour le mois de décembre et le Président nous annoncé un 3ème audit. Comme je le dis souvent, les audits sont un prétexte pour enterrer les réformes. On va avoir le cas de la subvention d'équilibre de 3 milliards pour ATN, donc tout ça s'additionne. Après le covid, il y a beaucoup de choses qui ont changé et manifestement le gouvernement n'était pas préparé à ça", déplore Nuihau Laurey, représentant de A here i a porinetia.
Après les discussions en commission et le débat d’orientation budgétaire aujourd’hui, place à l’examen du budget primitif, le document final devra parvenir à l’assemblée au plus tard le 15 novembre.
Le reportage de Cybèle Pichart :