Des enfants maltraités dans une garderie : cinq mois de prison requis contre les deux employées

Palais de justice de Papeete
Deux employées d'une garderie de Papeete étaient jugées le 26 août 2022 pour avoir maltraité les enfants dont elles s'occupaient en 2019. Le calvaire des petites victimes, à peine âgées de deux ans, a duré près de 10 mois. L'un des parents a dû user d'un enregistreur...

Face au juge, une des "taties" âgée de 30 ans reste impassible. À ses côtés, une autre employée a l'air candide. Elles ne semblent pas réaliser la violence verbale et physique dont elles ont fait usage.

"Je vais te couper une jambe", "je vais te marcher sur la tête", "tu pues le pipi, on dirait un clochard !" Cinq heures d'enregistrement révèlent toute la violence des propos mais aussi des gestes tenus à l'encontre des enfants, à peine âgés de deux ans...

Les deux femmes ne nient pas les faits et expliquent simplement que cette violence "peut aider à cadrer les enfants." Aucune n'exprime de regrets ni de remords.

Choc

La mère de l'une des victimes est au bord du malaise. "Je n'ai pas arrêté de pleurer, tu entends les taties taper, crier et [leur] parler comme des chiens... Ce sont des enfants qui ont à peine 3 ans ! C'était dur." Les voisins de la garderie témoignent également de certains propos désobligeants.

Pour Christian Wang Sang, vice-président du syndicat des garderies, ces pratiques sont intolérables et scandaleuses. Mais il tient à rappeler qu'il ne faut pas stigmatiser toute la profession. "On veille à notre échelle à pouvoir contribuer au développement de l'enfant, des cas comme ça mettent à mal tout le secteur. Bien sûr qu'on est contre ces pratiques. Je pense que tous nos confrères pensent la même chose que moi. Faut pas hésiter à remonter l'information à la garderie." La profession est sous le choc et appelle à la plus grande prudence face à de telles dérives. 

Les prévenues et leur avocat n’ont pas souhaité s'exprimer.

Le procureur a requis cinq mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, obligation de travail et d’indemniser les victimes et interdiction d’exercer une activité avec des mineurs pour une durée de cinq ans.