Plus que quelques mois d'attente et le nouvel Apetahi Express desservira les Îles sous le Vent. Sa livraison est prévue au mois de juin selon le groupe Degage qui présentait, ce mercredi 29 mars, les travaux de finition qui ont lieu dans un chantier naval vietnamien détenu par des Australiens.
Ce navire remplacera l'Aremiti 5 qui assure depuis deux ans la liaison entre Tahiti et les Raromatai. Selon l'armateur, le bateau de 66 mètres de long sera plus rapide et plus stable. Il transportera jusqu'à 574 passagers et 16 tonnes marchandises. L'objectif pour le groupe Degage étant de concurrencer l'aérien mais aussi le Vaeara'i (anciennement Terevau Piti), qui assure également la liaison vers les Iles sous le vent.
Du renfort après le naufrage du Taporo VII
Toujours sur les Raromatai, la Société de navigation polynésienne va réceptionner, demain, jeudi 30 avril, l'Hava'i, un navire d'occasion acquis en Norvège, qui viendra en renfort de l'Hawaiiki nui. Depuis l'incendie du Taporo VII, il y a tout juste un an, il n'y a plus que " deux navires sur trois " (l'Hawaiki nui et le Taporo 6) nous a expliqué Tutehau Martin, l'armateur, " il fallait un navire supplémentaire pour satisfaire les clients des Iles sous le vent ". Une fois les formalités administratives achevées, la mise en service du navire de 87 mètres est prévue pour la fin du mois d'avril. Il pourra transporter 1 700 tonnes de marchandises contre 800 tonnes pour l'Hawaiki nui. Ce dernier sera, d'ailleurs, remplacé en 2025, par l'Hawaiki nui 2, dont la capacité sera multipliée par deux.
Comme l'ont révélé nos confrères de Radio 1, l'armateur Georges Moarii, a deux projets aux Iles sous le vent. Le Vaitere 2, un navire qui transportera du fret, à partir de la fin de l'année et le Vaitere, un cargo-mixte prévu pour fin 2025.
La desserte des Australes se développe
" On a un projet pour desservir les Australes, parce que c'est un archipel qui mérite d'être connu, on veut pouvoir faire découvrir à nos anciens passagers des Marquises, les îles Australes " indique Philippe Wong, président de la Compagnie polynésienne de transport maritime. L'AraNoa, un navire du même type que l'Aranui 5, c'est-à-dire un cargo-mixte, va pouvoir répondre à deux besoins, le transport de marchandises et le tourisme. Les Australes sont, actuellement, desservis par un navire, le Tuahaa pae IV, qui sera remplacé en 2025 par le Tuhaa pae V. Tout comme le Maris Stella V sur les Tuamotu. Par ailleurs, la SNP se prépare au renouvellement, sur la ligne des Tuamotu centre, Est et des Gambier, du Nuku Hau. Une version deux est prévue dans trois ans.
La crainte de manquer de marins
D'ici 2026, avec une accélération surtout en 2025, cinq navires de remplacement et quatre nouveaux bateaux supplémentaires navigueront dans les eaux polynésiennes. " Ce ne sont pas moins de 120 membres d'équipage qu'il faut trouver pour armer ces nouveaux navires " s'inquiète Philippe Wong.
"C'est une contrainte réglementaire, le navire ne peut pas prendre la mer s'il n'a pas le minimum d'équipage prévu, ensuite la difficulté, c'est que les jeunes ne se lancent pas dans le métier de marin pour des raisons d'éloignement de la famille, du fait des études assez longues et du fait de l'attractivité " précise Philippe Wong. Pour se former, il y a le Centre des Métiers de la Mer de Polynésie française, les candidats peuvent aussi quitter le territoire. Et pour susciter les vocations, Philippe Wong prévoit de proposer au Pays " un programme très attractif " dans ce secteur de plus en plus dynamique.